Télécommunications : le gouvernement burkinabé a lancé les travaux du vaste défi de la fibre optique, à Manga

| 15.10.2016
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Télécommunications : le gouvernement burkinabé a lancé les travaux du vaste défi de la fibre optique, à Manga
© DR / Autre Presse
Télécommunications : le gouvernement burkinabé a lancé les travaux du vaste défi de la fibre optique, à Manga
Le lancement des travaux d’installation de la fibre optique au Burkina Faso a été fait ce vendredi 14 octobre 2016 à Manga, la Cité de l’Epervier, par ailleurs chef-lieu de la province du Zounwéogo, dans la Région du Sud-ouest. En présence de certains membres du Gouvernement, dont la ministre en charge de l’économie numérique, Aminata Sana/Congo, et le ministre en charge de la jeunesse, Jean Claude Bouda, qui sont les co-parrains, des Partenaires techniques et financiers, dont la Banque mondiale, des autorités administratives, coutumières et religieuses, et, des populations de la localité, le Premier ministre Paul Kaba Thiéba a donné le coup d’envoi des travaux.


Le projet « Construction d’une liaison sur fibre optique entre Ouagadougou et Pô jusqu’à la frontière du Ghana + Bretelle Bagré Pôle, avec équipements associés », financé par la Banque mondiale à hauteur de 4,8 milliards FCFA, entre dans le cadre d’un autre plus grand, qui est le Projet Régional des Infrastructures de Communication de l’Afrique de l’Ouest, Projet du Burkina Faso (PRICAO-BF). Celui-ci vient pour offrir une opportunité d’amélioration de la connectivité internationale en accroissant la concurrence et en fournissant un accès multiple à la capacité internationale. Selon les initiateurs, la connectivité améliorée et financièrement accessible est la première étape importante, pour un déploiement et une utilisation effective des applications.

Faciliter la connexion des pays d’Afrique de l’Ouest au reste du monde...

L’objectif est de d’accroître la portée géographique des réseaux à large bande, de baisser les coûts et améliorer la qualité de la connectivité régionale et internationale en facilitant la connexion de tous les pays en Afrique de l’Ouest à l’infrastructure mondiale de fibre optique de large bande et, la création d’un réseau de transmission régional et national coordonné, qui permettra à tous les pays en Afrique de l’Ouest d’être effectivement connecté, tant à l’intérieur qu’au-delà des frontières nationales. Outre cela, le projet doit contribuer à terme à la réduction des coûts et à l’amélioration de la qualité de la connectivité, aussi bien à l’intérieur du Burkina Faso qu’entre celui-ci et le reste du monde.

Ouvrir une autoroute de l’information vers le Ghana...

Le projet « construction d’une liaison sur fibre optique entre Ouagadougou et Pô jusqu’à la frontière du Ghana + Bretelle Bagré Pôle avec équipements associés », qui relève de la composante 1 du PRICAO-BF, a pour objectif principal d’ouvrir une autoroute de l’information vers le Ghana et permettre au Burkina Faso d’accéder aux capacités des câbles sous-marins qui atterrissent à la côte. Comme objectifs spécifiques, il s’agira de desservir les localités et les chefs-lieux qui se situent dans l’axe de la liaison, de desservir le pôle de croissance de Bagré (contribution du ministère aux atteintes des objectifs infrastructurels de Bagrépole), le désenclavement numérique du Burkina Faso et la réduction de la fracture numérique, et enfin, la réduction des coûts, tout en permettant l’accès aux services nouvelle génération.

Selon Marcel Kébré, directeur des infrastructures du ministère du développement de l’économie numérique et des postes, la fibre optique, une fois installée, permettra de désenclaver 10 communes. Deux grands sites sont prévus pour habiter les conduites, que sont Ouagadougou et Manga. Outre cela, les travaux sont prévus pour durer 06 mois.

Le géant Huawei international Co LTD, entreprise contractante...

Huawei international Co LTD est l’entreprise contractante qui effectue les travaux. Selon Loïse Tamalgo, directeur pays de Huawei technologie Burkina Faso SA, leur entreprise est leader dans le secteur des télécommunications, avec pour siège la Chine. Outre cela, l’entreprise est présente dans plus de 170 pays dans le monde en Europe, en Afrique, en Amérique et en Asie, avec plus de 170 000 employés et plus de 160 nationalités. Il explique qu’avec 28 ans d’expérience, l’entreprise a connu une montée fulgurante, et, en 2015, a fait un Chiffre d’affaires de plus de 61 milliards de Dollars US, soit environ 36 600 milliards FCFA.

Loïse Tamalgo crie haut et fort que Huawei reste sans conteste le leader en matière de fibre optique, avec environ 260 projets exécutés de fibre optique, dans au moins 40 pays, et la société est fournisseurs de 50 plus grands opérateurs au monde, tels MTN, Orange, SFR, Deutche telecom. Un voyage de certains membres du gouvernement burkinabé a permis par ailleurs de constater les réalisations de Huawei au Cameroun, au Ghana et à Singapour, et est revenu satisfait, informe Loïse Tamalgo, qui ajoute que leur entreprise est encore prête à rééditer la même chose, dans le but de renforcer la confiance et le partenariat, dans le contexte d’un autre projet plus vaste et qui est le « Backbone fibre optique national ». Celui-ci doit interconnecter toutes les 45 provinces du Burkina, sur une distance de 5400 km... « Le Backbone national est ce qui donnera toute sa valeur au Projet Ouaga-Paga-Frontière du Ghana +bretelle Manga –Bagré, et partant de là, toute sa valeur au concept d’une économie numérique naissante au Burkina Faso », explique Loïse Tamalgo.

Le Burkina est très en retard...

Le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, pour sa part, informe que la bande passante disponible de la fibre optique qui sera posée est de 1600 gigabits/seconde, et après ce projet, il est prévu dans un premier temps l’acquisition de 3 gigabits/seconde en capacité de bande passante internationale. Il rappelle que le Burkina Faso dispose d’une capacité de connexion internet d’environ 6 gigabits/seconde. Avec le PRICAO, cette capacité va passer à 9 gigabits/seconde, ce qui est insuffisant, relativement aux besoins de l’économie nationale.

Il cite en comparaison le Ghana, qui dispose d’une capacité internationale d’environ 2048 gigabits, ce qui permet aux entreprises du pays de disposer d’infrastructures de communication plus fluide et plus de possibilités de développement. Outre cela, le Premier ministre ajoute que le taux de pénétration d’internet au Burkina est inférieur à 1%, comparé aux 50% fixés comme objectif pour 2020 par les travaux 2015 de la commission UIT/UNESCO...D’où un impact de cet état des lieux sans commentaire et qui joue négativement sur la productivité et la compétitivité de toutes les composantes socio-économiques du Burkina.

Un important gisement d’emplois...

Ce projet vient donc renforcer, ne serait-ce que de peu, les télécommunications au Faso, et s’inscrit dans le cadre du projet Backbone fibre optique national. D’autres projets complémentaires viendront s’y ajouter, tel le projet BKF/021, dans son volet satellitaire, qui permettra de disposer d’une infrastructure de télécommunications qui pourrait servir de back up au réseau à base de fibre optique...

Paul Kaba Thiéba estime que toutes ces infrastructures à haut débit offriront l’opportunité de développer le projet e-gouvernement à travers le renforcement du réseau informatique national de l’administration (RESINA), et, le G-cloud, dans son volet « développement de services d’application », destiné aux services de l’administration, concourra à la performance de celle-ci. Par ailleurs, le projet « Construction d’une liaison sur fibre optique entre Ouagadougou et Pô jusqu’à la frontière du Ghana + Bretelle Bagré Pôle, avec équipements associés » constituera un important gisement d’emplois, selon le premier ministre, que cela soit au cours de la phase de construction que lors de son exploitation...

Claire Lebœuf

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