Au-delà des atteintes aux biens et à l’intégrité physique des personnes, les auteurs du putsch s’en sont pris aux moyens de communication du principal fournisseur des services de téléphonie et d’accès Internet du pays, l’Onatel. Selon le directeur réseau de la société, Marius Kafando, «le dimanche 20 septembre, nous avons assisté à une irruption d’éléments armés dans le bâtiment Jean Luc Coulidiati (JLC). Ayant été informés et constaté des difficultés d’appel et de connexion Internet, nous sommes arrivés au service dans l’après-midi, après le départ des éléments armés». Après le passage des putschistes, l’Onatel a constaté le défonçage des portes d’accès, la destruction des systèmes d’action et de la vidéosurveillance. Les «visiteurs» ont aussi coupé l’alimentation électrique de tout le bâtiment, les alimentations individuelles, débranché les connexions entre les équipements, entraînant des pertes de services pour les usagers de Ouagadougou, de plusieurs autres villes de l’intérieur du pays et la communication à l’international. La plupart des services ont été rétablis dès le lendemain a indiqué le directeur général de la société, Sidi Mohamed Naïm, grâce à l’intervention des équipes. Il évalue les pertes à des dizaines de millions de F CFA, car la carte qui a été entièrement détruite coûte au bas mot, entre 20 et 30 millions de F CFA. Il mentionne surtout, le manque à gagner et la frustration de la clientèle. «J’en appelle à l’indulgence. Nous avons fait au maximum ce que nous pouvions faire. Je suis heureux de leur annoncer que le réseau a retrouvé la meilleure qualité qu’ils ont toujours attendue de nous», a rassuré le DG de l’Onatel.
A l’issue de la visite des lieux, le ministre Nebila Yaro a confié que l’ampleur des dégâts est beaucoup plus importante qu’il ne pensait, parce que tous les services et d’autres villes ont été atteints. Il a félicité le personnel de la société de s’être attelé à rétablir rapidement le réseau.
Karim TAGNAN