SAP Olympic : on s’active pour la relance des activités

| 21.05.2015
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SAP Olympic : on s’active pour la relance des activités
© DR / Autre Presse
SAP Olympic : on s’active pour la relance des activités
Hier, mercredi 20 mai, une équipe de journalistes a rendu visite à la SAP Olympic dont les travailleurs sont en grève depuis 4 mois. Les dégâts sont énormes, mais la direction s'active à relancer les activités.


Quatre mois d'occupation illégale. C'est le calvaire qu'a vécu la Société africaine de pneumatiques (SAP Olympic), du 12 janvier au 7 mai 2015. Pendant 110 jours, les travailleurs non-grévistes dont les membres de la Direction générale, n'ont pas eu accès au siège. Le constat est désolant. Le bilan exhaustif des pertes n'est pas encore établi. Mais quelques chiffres donnent le tournis. En effet, selon la Directrice générale, Isabelle Garango, plus de 200 millions de francs CFA sont perdus pour faire face aux charges qui, elles, courent. Une perte sèche et directe à laquelle il faut ajouter près de 600 millions de F CFA de perte pour l'Etat, et plus de 180 millions de F CFA pour les fournisseurs locaux. L'un des sous-traitants de la SAP aurait ainsi à lui seul, plus de 20 millions de F CFA de commande. Sans oublier les 400 employés qui n'ont évidemment pas perçu le moindre copeck. C'est dire donc l'effet désastreux pour le tissu économique de la ville de Bobo-Dioulasso. A tout cela, il convient d'ajouter les pertes en matière première périmée, et celles dues à l'arrêt de la production et donc pas de vente. Malgré tout, la Direction générale ne baisse pas les bras. Depuis une dizaine de jours, elle s'active à la vérification et la mise en état de fonctionnement de ses machines. De la chaudière à l'unité de fabrique de toiles en passant par les compresseurs, le hall de fabrique de pneus et chambres-à-air, les techniciens sont à l'œuvre pour vérifier, réparer les 267 machines, avant la reprise du travail. Espérant pouvoir reprendre l'activité de production, le lundi 25 mai 2015. Mais, la reprise, s'il y a, se fera de « manière progressive », a prévenu la Directrice générale. Pendant la grève, la Direction générale avait lancé un appel à ceux qui souhaitaient continuer à y travailler en cas de reprise. Sur les 400 employés, 150 se sont inscrits. Ce qui est encourageant pour Isabelle Garango et ses collaborateurs. Sur les 50 qui ne se sont pas inscrits, certains sont admis à la retraite et d'autres ont volontairement abandonné.

Si la détermination de la Direction générale de relancer les activités est sans faille, elle ne peut présager de l'avenir. C'est pourquoi, un audit sera fait pour connaître de la profondeur de la casse économique causée par les grévistes. Si le capital est atteint à plus de 75 %, l'entreprise risque de mettre la clé sous la porte. Déjà que l'équilibre financier et la rentabilité de la SAP étaient fragiles avant la grève. La direction est aussi consciente de la crise de confiance qui s'est installée. Aussi, entend-elle solliciter les bons offices d'un médiateur pour rapprocher les points de vue, afin de sauvegarder l'outil de travail et les emplois. L'autre défi à relever par l'entreprise, est la reconquête de la clientèle qui s'est tournée vers la concurrence.

Aly KONATE
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