Malheureusement, ces évènements contribuent à compliquer la difficile situation dans laquelle se trouvent certains pans du secteur économique du pays. Font partie de ces secteurs, ceux de l’hôtellerie et de la restauration principalement.
Ce secteur a été éprouvé par le coup d’Etat du 16 septembre 2015. Durant 02 semaines, la violence des tirs des éléments du RSP sur les individus a conduit à la fermeture des restaurants, bars, maquis, buvettes de la capitale. Les informations sur l’imminence de l’assaut de l’armée nationale sur les bases du RSP ont encore accentué la situation. Aussi, la fréquentation des hôtels a été limitée par ces évènements. Ceux qui étaient déjà en place ont vite libéré les chambres tandis que les réservations ont été annulées. A cela, s’ajoutent les annulations des activités programmées dans les salles de conférences, les pauses cafés, les déjeuners et diners.
Après le coup d’Etat, l’imposition du couvre-feu n’a pas été favorable à ce secteur. Dans une interview accordée en marge des fêtes de fin d’année, le directeur général de la Brakina, Marc Pozmentier, nous confiait que le couvre-feu a un impact négatif sur les ventes de sa société, la principale brasserie du pays. Il estimait à 30% les pertes enregistrées au mois de décembre 2015. «La brasserie a même été contrainte d’arrêter de produire pendant deux jours. Jamais cela n’était arrivé! C’est rare que la brasserie se plaigne mais c’est la réalité» selon les indiscrétions de M. Pozmentier.
Avec la tenue des élections et l’élection de Roch Marc Christian Kaboré, la levée du couvre-feu avait été envisagée. Voilà que ces «fous» sont venus remettre en cause la stabilité tant valorisée du pays.
L’action funeste de ces djihadistes qui a visé Cappuccino, un restaurant, Splendid, un hôtel, et Taxi brousse, un maquis à ciel ouvert n’est pas de nature à rassurer les clients de ces lieux. La baisse à prévoir des activités de ce secteur impactera sur une grande partie de l’activité économique comme les grilleurs de viande/poisson, les parkeurs, les vendeurs de cigarettes, de cartes téléphoniques, etc. De nombreux pères et mères de famille ne pourront plus prendre en charge des dépenses journalières et la mobilisation des impôts et taxes pendra un sérieux coup.
Eviter à tous prix que ces genres de situations n’arrivent au Burkina Faso est le devoir le plus urgent des nouvelles autorités afin rendre viable le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, et faire du Burkina un pays de destination privilégiée pour les investisseurs, les touristes et les humanitaires.
Abouga Tagnan