C’est par une rencontre d’échanges avec les Personnes affectées par le projet (PAP) des travaux d’aménagement de 2 582 hectares de Béré dans le village de Loaba, que le directeur des opérations de la Banque mondiale du groupe pays pour le Togo, la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Burkina Faso, Pierre Laporte, accompagné du représentant-résident de l’institution financière mondiale au Burkina Faso, Cheick Kanté, a entamé sa visite des réalisations du projet. Le marché de poisson, où trente nouvelles boutiques viennent s’ajouter à dix autres réhabilitées au profit des femmes de l’union départementale Wend-Tuin de Bagré; la base-vie et le chantier de Chaabane et CIE pour l’aménagement de 1 200ha ; le chantier de CGE-SNCE pour l’aménagement de 1 302ha ; le nouveau pont Béga constituent les réalisations qui ont reçu la visite du directeur des opérations de la BM pour le Burkina Faso, Pierre Laporte et ses collaborateurs. M. Laporte a aussi visité la bananeraie de 7 ha de Xavier Zidwemba ; la rizière de production de semences améliorées de Germain Sorgho ; la rizerie Udirba Plus ; la radio Bagrépôle et la station Access OIL. L’objectif global visé à travers cette visite guidée est de permettre au directeur des opérations de la BM pour le «pays des Hommes intègres» de constater les réalisations du terrain et les espoirs qu’offre ce pôle de croissance. Jean Tayan a fait savoir que les grands défis du projet qui restent à relever avant sa fin prévue pour fin septembre 2017, c’est la vocation d’aménager près de 13 000ha destinés non seulement aux producteurs de Bagré avec lesquels des terres ont été récupérées, réinstaller prioritairement ces gens sur de nouvelles terres aménagées, leur donner l’opportunité d’avoir une double culture, en saison sèche et en saison pluvieuse ; attirer des agros investisseurs qui vont constituer aussi des leviers de développement de la zone de Bagré et partant, du Burkina Faso entier. Le SG de Bagrépôle a expliqué avoir hérité d’une étude qui date de 2006 et qui comportait des insuffisances au niveau des levés topographiques. Ce qui a entraîné près de 10 mois d’ajournement des travaux pour fait de levé topographique complémentaire, d’une étude d’adaptation et une reprise des travaux.
Des insuffisances au niveau des levés topographiques
Le directeur général de Bagrépôle, Issaka Kargougou, a aussi soutenu que les retards constatés dans l’exécution des travaux se résument, entre autres, à l’insuffisance financière et aux retards de décaissement surtout de la partie nationale. Le directeur des opérations de la BM pour le Burkina Faso, Pierre Laporte, s’est dit encouragé par les différentes réalisations, mais reste prudent du fait des retards. Pierre Laporte a indiqué être confiant de pouvoir surmonter les difficultés qui existent. « Pour l’instant, la banque a mis un moratoire sur le projet du Sahel, afin de prendre en compte les difficultés connues à Bagré. L’essentiel aujourd’hui, c’est de nous focaliser sur Bagré, avoir une exécution effective, tirer les leçons pour que quand le tour du Sahel viendra, on ait des expériences qu’on pourra utiliser dans les autres aspects des projets qui visent l’amélioration de l’investissement entre l’Etat et le secteur privé. L’objectif pour la BM, c’est d’aider le pays à lutter contre la pauvreté et à améliorer la qualité de vie des gens et nous pensons que le projet va dans ce sens», a laissé entendre le directeur des opérations, Pierre Laporte. De son côté, le représentant-résident de l’institution financière mondiale au Burkina Faso, Cheick Kanté a souligné qu’il est important de tirer les leçons de Bagrépôle afin de réussir les autres pôles de croissance que compte réaliser le Burkina Faso à l’avenir. D’un coût de plus de 98 milliards de F CFA, Bagrépôle est une référence du Burkina qui devrait, à terme, accélérer le développement économique du pays, et qui a déjà permis la création de plus de 21 000 emplois directs avec plus de dix milliards d’investissement privé. Bagrépôle devrait, à terme, accélérer le développement économique du pays, avec plus de dix milliards d’investissement privé. La secrétaire générale, Sylvie Ouaré, a confié à Pierre Laporte que les femmes sont organisées en plusieurs groupements de telle sorte que par semaine, chaque groupement prend de l’argent dans la caisse pour acheter le poisson pour la transformation et les bénéfices procurés après la vente sont reversés dans la caisse de l’Union. Elle a toutefois rassuré qu’avec la construction du marché, les femmes s’en sortent très bien, car elles arrivent à satisfaire à leurs besoins personnels et ceux de leurs familles, notamment la scolarité de leurs enfants et les soins familiaux. Sylvie Ouaré a tout de même soumis un certain nombre de doléances à leur hôte se résumant à l’appui de la Banque mondiale pour la construction d’un centre de formation ; le financement des voyages d’études pour acquérir des expériences d’ailleurs pour pouvoir renforcer leurs capacités et l’acquisition de poteaux électriques pour permettre aux femmes d’avoir de l’électricité dans le marché afin d’avoir du poisson frais en permanence. Car, a-t-elle ajouté, il y a des moments où le poisson sort en quantité et elles n’arrivent pas à le garder dans des congélateurs pour attendre la transformation.
Bougnan NAON
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