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Pôles de croissance du Burkina : Bagrépôle, l’espoir d’un levier de développement

| 02.01.2014
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Pôles de croissance du Burkina : Bagrépôle, l’espoir d’un levier de développement
© DR / Autre Presse
Pôles de croissance du Burkina : Bagrépôle, l’espoir d’un levier de développement
Une nouvelle approche de développement est en expérimentation au Burkina Faso. Appelée pôles de croissance, cette trouvaille devrait impacter le développement à la base et partant, du Burkina Faso. Bagrépôle, premier du genre, est en marche. Son succès conditionne la mise en chantier des autres pôles de croissance.

Le Burkina Faso a adopté en 2011 dans son référentiel de développement, la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD), une nouvelle approche dénommée « pôle de croissance et de compétitivité », capable de booster la croissance économique. Cette nouvelle vision, portée à bout de bras par le gouvernement, tient au fait que les politiques publiques mises en œuvre depuis les indépendances n'ont pas permis une exploitation optimale de l'ensemble des potentialités de développement. La valorisation du potentiel foncier, par exemple, censée accroître de façon soutenue la production n'a pas atteint les résultats escomptés. D'où la nécessité d'expérimenter une approche novatrice à travers les pôles de croissances qui ne sont rien d'autres qu'une combinaison d'entreprises et de centres de recherches publics et privés organisés en réseau sur un territoire donné. Les pôles de croissance, les grappes d'entreprises, les zones économiques spéciales, les niches, les agropôles, constituent ses différentes variantes. Bagré, premier pôle de croissance issu de la SCADD, devrait servir de projet-pilote à la mise en route des autres pôles comme Samendeni ou le Sourou. En attendant, Bagrépôle suscite beaucoup d'espoir. En effet, il y est prévu une zone aménageable de 18 000 hectares de terres, avec à la clé, la création de 30 000 emplois. L'objectif est de contribuer à l'accroissement de l'activité économique par l'augmentation de l'investissement privé, la hausse de la production agricole de 157 000 tonnes à 450 000 tonnes. Le projet est financé à hauteur de 67 milliards de francs par le Burkina Faso et la Banque mondiale. L'ambition à terme est de faire de Bagré une zone économique spéciale et un modèle exemplaire de développement par la valorisation optimale de toutes ses potentialités. Déjà en juin 2013, les partenaires privés avaient promis 100 milliards de francs CFA, au cours de la conférence des investisseurs de Bagrepôle. Le projet est prometteur et Bagré pourrait être victime de son succès. Les investisseurs privés nationaux et internationaux se bousculent. On dénombre à nos jours près de 700 investisseurs en compétition. Leur besoin en terres arables est estimé à 88 000 ha contre seulement 18000 disponibles.

Un projet au bénéfice des populations

La présence des investisseurs étrangers créera une synergie de partage d'expériences et un transfert de connaissances entre les acteurs quels qu'ils soient. Les agriculteurs locaux ne seront pas expropriés de leurs terres, rassurent les responsables de Bagrépôle. Bien au contraire. « Les principaux bénéficiaires du projet sont les ménages vivant à l'intérieur et autour de la zone du projet, grâce à l'accroissement des revenus provenant des activités agricoles des exploitants et des emplois créés par l'agriculture, les Petites en moyennes entreprises (PME) et les services connexes », précise le directeur général de Bagrepôle, Issaka Kargougou. Du reste, le projet fait une large place aux opérateurs et investisseurs privés, aux producteurs et à leurs organisations, aux PME, aux institutions publiques en charge de la promotion des exportations, des investissements et au développement général de l'agriculture et du secteur privé. Le pôle-pilote de Bagré donne des motifs réels de satisfaction. L'état des lieux à mi-parcours révèle des acquis considérables tels que l'ancrage institutionnel, l'adoption du schéma directeur d'aménagement de la zone, la création d'une société d'économie mixte, la réalisation d'une étude sur la sécurisation foncière, la conférence des investisseurs. Toute chose qui va permettre au projet de rassurer et d'embrasser un large éventail d'investisseurs. Comme il fallait s'y attendre, la mise en œuvre d'un tel ambitieux projet ne se fait pas sans difficultés. Parmi celles-ci, il y a la persistance de certaines résistances au changement, l'insuffisance des ressources nécessaires à la mise en œuvre du premier plan quinquennal, l'offre de terres aménageables largement insuffisante par rapport à la demande en terres, déjà exprimée. Et c'est en cela que les vallées de Samendéni et du Sourou constituent un plan B pour pallier les insuffisances en terres de Bagrépôle.

Kossaomanè Anselme KAMBIRE

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