Suite aux nombreuses interpellations des autorités du ministère en charge du commerce sur l'indisponibilité du gaz, le ministre Hippolyte Dah a réuni les membres du conseil de cabinet ainsi que le directeur général de la société nationale des hydrocarbures pour proposer des solutions à le pénurie de gaz. La consommation nationale connait une hausse continue avec un taux moyen de 21%. Dans ce contexte ; les capacités déjà déficitaires des centres emplisseurs de la SONABHY sont pointés du doigt comme un goulot d'étranglement qui plombe la satisfaction de la demande en gaz. Celle-ci avoisinera cette année environ 70 000 tonnes contre quelque 29 000 tonnes en 2010. Mais la SONABHY explique également le déficit par des retentions de bouteilles de gaz par des distributeurs véreux. Aussi, le ministre prévoit dès la fin de la semaine d'effectuer des sorties sur le terrain pour traquer tous les spéculateurs. «Vous allez nous voir sous peu sur le terrain afin de sévir contre ceux qui spéculent sur les prix», a-t-il martélé. Dans la foulée, il a appelé les consommateurs témoins de ce genre de pratiques à les dénoncer auprès des services de répression de la fraude. Le problème des capacités insuffisantes de stockage de la nationale des hydrocarbures et de cadence d'emplissage des bouteilles a aussi été avancé pour expliquer la situation actuelle. A ce propos, Gambetta Aboubacar Nacro a affirmé que la SONABHY se dit favorable à l'ouverture de l'emplissage aux entrepreneurs privés nationaux, qui le souhaitent, mais sous le contrôle de l'Etat pour des raisons de sécurité entre autres. «Malgré la mise en place de trois équipes qui travaillent 24h/24 et 7jours /7 et la construction d'un nouveau centre emplisseurs dans 6 à 8 mois, nous sommes en train de voir comment le privé peut s'impliquer dans l'emplissage des bouteilles avec l'accompagnement de l'Etat», a insisté M. Nacro. Selon lui, il est évident qu'il faut investir dans les bouteilles, alors que la société n'a pas de liquidité. Le problème du prix de l'essence à la pompe était aussi au menu des échanges au cours de cette rencontre. Depuis le mois de juillet 2014 le prix du super a connu des baisses et la plus forte a été constatée au mois de décembre 2014, où le prix réel était de 717,44FCFA soit plus bas que les 732FCFA affiché. "L'Etat aurait pu baisser le prix à la pompe, mais du fait de la subvention, la SONABHY a pendant longtemps perdu de l'argent, de sorte que la société présente une trésorerie négative de 100 milliards FCFA. De plus, au regard des difficultés de l'Etat à verser à bonne date ces subventions, n'est-il pas judicieux de permettre à la Société de se refaire une santé ?". S'est interrogé le DG de la SONABHY. Le ministre Dah a pour, sa part, réaffirmé que le prix des produits pétroliers est fixé par le comité interministériel de fixation du prix des produits pétroliers. Ce comité est logé au Premier ministère.
Nadège YE