Les fruits tels que les mangues, les oranges et bien d’autres, en plus des légumes occupent une grande place sur ce marché. Normal. Pourtant la présence des tubercules à savoir les patates et les ignames est également non négligeable. Malheureusement, d’après les propos recueillis auprès de quelques commençants, il n’y a pas d’espace spécifique qui leur est offert afin de mener à bien leurs activités. Aussi, chaque vendeur est tenu de verser une somme de 2000 F par chargement pour avoir accès à un espace très limité. Ces commerçants en question ont adopté comme stratégie de vente des mangues, des ignames, des patates et les oranges en fonction des périodes.

Les chauffeurs de camions sont chargés du transport moyennant une somme comprise entre 110 000 F CFA et 120 000 F CFA tout en tenant compte de la distance et du poids des camions (7 à 10 tonnes).

Une avance de 60 000 F CFA est versée au chauffeur pour sceller le contrat. Que le camion soit plein ou pas, le demandeur a obligation de payer au propriétaire du camion l’entièreté de la somme. En cas de mévente, une entente est possible entre les deux partenaires. A cet effet, à entendre l’avis de certains vendeurs, " mieux vaut vendre à crédit que de laisser pourrir sans avoir le moindre sous".

Prix et cible de commercialisation

La vente des patates par exemple s’étale sur une période allant du mois de septembre jusqu’en février. Au maximum six mois. Pour un gros sac de patates, il faut débourser 16000 F CFA. Ce prix peut être réduit à 12 500 voire 12 000 F ou augmenté à 16 500 F CFA. En plus, la conservation de la patate exige qu’elle ne soit pas exposée au soleil, donc hors de la chaleur. Kaya, Dori, Koudougou et Ouagadougou sont les villes vers lesquelles ces marchandises sont transportées. Quelques fois le Niger et le Mali.

Il y a des difficultés auxquelles les transporteurs sont confrontés. Certains se disent insatisfaits de leur revenu. A cela s’ajoutent les différents voyages pendant lesquels le camion peut tomber en panne.

Dans cette situation, même le propriétaire du véhicule peut ne rien obtenir comme intérêts. Au regard des risques auxquels les transporteurs sont confrontés, leurs efforts méritent mieux que ce qu’ils reçoivent. Aussi, il faudra que les responsables du bureau des transporteurs songent à travailler pour améliorer les conditions de travail des chauffeurs en général au Burkina, à en croire Sanou Adama, un chauffeur de camion. Néanmoins, commerçants comme chauffeurs, chacun parvient à couvrir ses charges familiales. Tant mieux.

Traoré Aboubacar, vendeur de tubercules

"C’était le travail de notre père. Comme nous n’avons pas réussi à l’école, nous venions l’aider à vendre. Depuis ce temps, c’est avec le même producteur que nous travaillons. Nous partons dans le champ à Sokoraba, à Samorogouan ou à Samogoyiri pour acheter des patates, des ignames, des oranges et des mangues. A chaque voyage nous payons 2000 F pour l’espace occupé par nos marchandises. Le bureau nous a fait comprendre que cet argent servira à aménager la devanture du côté Est du marché. Ce qui va nous permettre de nous installer comme nous le souhaitons. Mais jusqu’à présent rien n’est fait. Nous avons donc l’impression que nous ne sommes pas considérés dans ce marché. A chaque fois que nous exposons le problème, on nous dit de patienter. Vraiment nous ne sommes pas du tout contents. Nous voulons qu’on construise de grands hangars dehors et les mettre à la disposition de tous ".

Gisèle Sanou/stagiaire