En marge de la campagne de communication sur le PNDES, le gouvernement burkinabè vient de lancer, le 18 novembre 2016 à Dori, un programme présenté comme la panacée pour la résilience des populations face à la pauvreté. D’un coût estimé autour de 338 milliards de F CFA, le Programme d’appui au développement des économies locales (PADEL), tel que dévoilé par le ministre en charge de l’économie, Rosine Coulibaly, est la solution de l’exécutif pour juguler le dénuement des couches vulnérables du Burkina Faso, à travers notamment, «l’émergence d’économies locales inclusives, dynamiques et compétitives à même d’entraîner un essor économique et social de tout le pays». Le lancement du PADEL s’est voulu symbolique, en se tenant à l’occasion de la commémoration, en différé, de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté ou journée du refus de la misère, qui a lieu normalement, le 17 octobre de chaque année. En prenant à témoin les « Doriens » et les Partenaires techniques et financiers (PTF) conduits par l’administrateur du Programme des nations unies pour le développement (PNUD), Helen Clark, en visite au Faso, les autorités burkinabè, avec en tête, le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, ont ainsi présenté « leur réponse » au dénuement des populations. Cette entreprise consistera, selon la fiche technique expliquant le programme, à « doter chaque commune d’un kit de développement local intégré (kit DELI) ». Ce kit a été présenté comme un ensemble de réalisations infrastructurelles, sociales et environnementales à même d’entraîner l’éclosion de potentialités économiques locales.
Un engagement collectif
La vision du président Kaboré, à travers le PADEL, est qu’à l’horizon 2020, les effets induits de cette initiative soient constatés dans toutes les régions du Burkina Faso. «Il s’agit pour nous de lutter contre la pauvreté», a-t-il souligné, paraphrasant à dessein l’ancien président sud-africain, Nelson Mandela, pour qui, cette lutte n’est pas de la charité, mais le rétablissement d’une justice sociale. Toutefois, pour que cette ambition soit une réussite, Roch Marc Christian Kaboré a appelé à la mobilisation de tous, notamment, des populations par l’abandon des «pratiques obsolètes» et un changement de mentalité. C’est une entreprise commune dans laquelle se sont engagés l’Etat, les collectivités territoriales et les PTF, a rappelé le locataire du palais de Kosyam. Et au titre des partenaires techniques et financiers, l’administrateur du PNUD a « félicité le gouvernement pour avoir initié ce programme». Helen Clark a, par ailleurs, souhaité que le PADEL rencontre du succès, dans la mesure où il comporte les éléments-clés pour l’émergence des populations vulnérables. Elle a cité, entre autres, l’accès à l’énergie, le transfert monétaire et le soutien aux entreprises locales. «C’est un bon programme. Nous allons faire tous les efforts nécessaires pour apporter notre soutien», a-t-elle apprécié. Dans le même ordre d’idées, la représentante-résidente du système des nations unies au Burkina Faso, Metsi Makhetha, rappelant des exemples réussis au Nicaragua, au Mexique et en Zambie, a estimé que les transferts monétaires et les plateformes multifonctionnelles peuvent permettre aux bénéficiaires de démarrer des microentreprises. Pour elle, «au regard du potentiel transformationnel qu’il offre, le PADEL apparaît comme un tremplin vers l’atteinte des objectifs du développement durable». Le Sahel ayant été retenu pour la première phase du programme, Roch Marc Christian Kaboré a remis individuellement une lampe solaire à 5 jeunes filles de la région, pour démarrer le concept «un élève, une lampe solaire». En marge de la commémoration de la Journée du refus de la misère, Dori a abrité une foire d’exposition des potentialités économiques de la région.
Fabé Mamadou OUATTARA
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Fiche technique du PADEL
Le PADEL, d’un coût global de 338 610 500 686 F CFA sera financé à hauteur de 40% par l’Etat, 5% par les collectivités territoriales et 55% par les partenaires techniques et financiers. Le programme correspond au troisième objectif stratégique de l’axe 1 du PNDES. Il a trois sous-composantes :
- Opérer des transferts monétaires aux ménages vulnérables et leur faciliter l’accès aux services sociaux de base afin de renforcer la protection sociale et la résilience de couches défavorisées à travers un appui en moyens financiers et des programmes éducatifs ciblés.
- Faciliter l’accès aux services énergétiques modernes et aux infrastructures socioéconomiques de base, en mettant en place des dispositifs permettant l’accès des populations aux sources d’énergie, à l’eau, l’assainissement, aux réseaux routiers et aux structures marchandes.
- Développer des filières économiques porteuses, en encadrant les unités économiques des différentes régions et en leur transférant la technologie nécessaire pour promouvoir leur essor en fonction des ressources économiques de la localité.
Synthèse de FMO
