Interview : Mine : ‘’Il n’y a pas que l’or dans le sous-sol du Burkina Faso’’ dixit Salofou Trahoré du BUMIGEB

| 04.07.2014
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Interview : Mine : ‘’Il n’y a pas que l’or dans le sous-sol du Burkina Faso’’ dixit Salofou Trahoré du BUMIGEB
© DR / Autre Presse
Interview : Mine : ‘’Il n’y a pas que l’or dans le sous-sol du Burkina Faso’’ dixit Salofou Trahoré du BUMIGEB
Les recherches pour la découvertes de minerais comme le diamant, l'uranium, les terres rares et du pétrole sont en cours au Burkina et dont certaines sont prometteuses a appris Sidwaya auprès du directeur de la sécurité industrielle, minière et des hydrocarbures au Bureau des mines et de la géologie du Burkina (BUMIGEB), Salofou Trahoré.

Sidwaya (S) : Quel rôle joue votre direction dans la nomenclature du BUMIGEB ?

Salofou Trahore (S.T) : Nous intervenons au niveau des équipements sous pression, c'est-à-dire les bouteilles de gaz butane, les citernes, les compresseurs d'air et le transport des hydrocarbures. Chez Chacun de nous a au moins une bouteille de gaz butane chez lui. Nous faisons un contrôle préliminaire des bouteilles avant que la SONABHY ne les mette en service. Ces bouteilles pendant l'exploitation doivent être contrôlées tous les cinq ans. En outre, les citernes qui transportent ces hydrocarbures, les cuves de stockage de carburant au niveau des stations sont sous notre contrôle. Nous contrôlons aussi la qualité des hydrocarbures. Egalement nous faisons de la sécurité industrielle chaque année en visitant toutes les sociétés industrielles.

S : Parvenez-vous à contrôler convenablement la panoplie de bouteille de gaz butane qui entre dans le pays ?

S.T : Vous faites bien d'évoquer cela. Nous avons des difficultés à respecter ce pan de notre activité. Le BUMIGEB ne dispose pas de centre de ré-épreuve des bouteilles. Nous profitons des installations de la SONABHY pour la ré-épreuve des bouteilles. Nous sommes confrontés à la disponibilité de ce matériel. Mais nous avons commencé la construction de notre centre. Nous voulons en faire un centre de référence sous régional. Le site est répertorié et le dossier est assez avancé.

S : Et les constructeurs de cuve ?

S.T : En effet, depuis que le BUMIGEB existe, c'est la première fois que nous avons décidé de rencontrer les acteurs de ce secteur pour faire l'état des lieux.. Nous avons constaté qu'il y a des cuves non conformes aux normes de fabrication.. Egalement au cours de nos contrôles nous remarquons l'absence de la plaque qui est comme l'acte de naissance de la cuve. Cette plaque nous permet de remonter normalement au constructeur de la cuve. Aussi, la qualité des tôles et du matériel de soudage laisse à désirer. Les gens préfèrent acheter ce qui est moins cher. Quand ils fabriquent les citernes, après un ou deux voyages nous constatons des fuites sur la citerne. En outre, il y a des constructeurs méconnus de BUMIGEB, alors que c'est nous qui sommes censés certifier la qualité de ses récipients.

S : Ces constructeurs difficiles à identifier sont-ils des nationaux ou des internationaux ?

S.T : Ils sont en majorité des nationaux sauf quelques-uns qui sont d'autres pays de la sous-région.

S : Les populations encourent-elles de danger ?

S.T : Oui ! Lorsque les citernes mal construites circulent vous remarquer qu'elles sont mouillées à l'arrière. Alors que la citerne traverse plusieurs villes avant d'arrivée au dépôt SONABHY. Si un accident survient par malchance pendant que la citerne transporte, par exemple, de l'essence une catastrophe est vite arrivée. Au vue de toutes ces anomalies, nous les avons rencontrés pour faire le point de la situation et de leur signifier les mesures que nous comptons prendre à partir de janvier 2015 pour sécuriser le transport des hydrocarbures.

S : Quelles sont ces mesures ?

S.T : Il y a des mesures concernant les normes de construction des citernes. Ce contrôle interviendra avant le jaugeage. Le constructeur doit nous apporter un dossier expliquant en détail le matériau qui sera utilisé pour construire la citerne. Nous allons nous déporter sur le terrain, vérifier si les normes sont respectées. Nous allons également bannir à partir de 2015 les couvercles à cerceau. Nous allons passer à des couvercles boulonnées. Nous allons aussi vérifier si les clapets et les vannes qui seront montés sont de bonne qualités. Une mesure qui va faire, peut-être, jaser c'est l'épreuve d'étanchéité que nous allons appliquer. Les camions seront soumis à une épreuve hydraulique d'étanchéité. La dernière mesure impose à tous les constructeurs de réservoir de transport d'hydrocarbure de disposer d'un atelier conforme. Jusqu'à présent certains constructeurs soudent sur la voie publique. Dans ces conditions, ils ne peuvent pas travailler de façon professionnelle. Ils vont maintenant déclarer leur établissement et nous allons nous déporter sur les sites, vérifier l'environnement immédiat, la qualité des instruments avant la mise en fonction de l'atelier. Nous voulons éviter qu'un soudeur de porte ne s'improvise du jour au lendemain en soudeur de citerne.

S : Pensez-vous que le message est passé?

S.T : Le message est très bien passé. Ils ont même fait des propositions qui vont au-delà de ce que nous avions prévu. Nous avons senti qu'ils sont pressés d'assainir leur profession. Pour la ville de Ouagadougou seulement nous avons recensé 25 constructeurs.

S : Actuellement le Burkina connait une explosion minière. Mais on reproche souvent à l'or burkinabè d'être de faible teneur. En tant que spécialiste comment cela peut-il être explique ?

S.T : Toutes les mines n'ont pas la même teneur en minerais. Actuellement il y a une mine en étude dans la zone de Bagassi. La teneur de cette mine tourne autour de 15 grammes/tonne. C'est exceptionnel parce que la plus part des mines en exploitation sont autour de 3, 4 ou 5 grammes/tonne. Elle sera souterraine. On parle de mine actuellement parce que le cours de l'or est élevé. Sinon tous les sites en exploitation sont connus depuis grâce aux recherches effectuer par les chercheurs de BUMIGEB. Nous avons de l'or un peu partout sur le territoire national. C'est pour cela que nous avons des orpailleurs un peu partout.

S : Au-delà de l'or le pays a-t-il d'autres ressources exploitables et méconnues par les populations ?

S.T : Pendant longtemps nous avons privilégié l'or mais il n'y a pas que l'or dans le sous-sol du Burkina Faso. Que ce soit le diamant, l'uranium il y a d'autres substances. Ce qui fait que dans le prochain contrat plan que le BUMIGEB soumettra au gouvernement ne parle plus d'or uniquement pour la période 2015-2019, nous parlons d'autres substances. Nous avons inscrit deux programmes assez importants dans ce plan. Il s'agit du programme de recherche des substances énergétiques tel que le pétrole et l'uranium. Nous avons eu des indices de la présence du diamant mais nous n'avons pas poursuivi les recherches. Nous allons repartir sur ces sites pour prospecter un peu plus. L'autre volet concerne les terres rares. Des sites sont déjà déterminés.

S : Avec toutes ces trouvailles vous remettez en cause tous ceux qui disaient que les chercheurs burkinabè cherchent mais ne trouvent jamais ?

S.T : Rire! La preuve est là. Toutes les mines en exploitation dans le pays sont parties des recherches faites par les chercheurs de BUMIGEB. Ce sont tous des chercheurs burkinabè. Aucun site n'a été découvert par des chercheurs occidentaux.

Interview réalisée par

Steven Ozias KIEMTORE

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