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Séchage de mangue au Burkina Faso : des transformateurs formés à la bonne utilisation du séchoir à gaz

| 14.04.2016
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Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© DR / Autre Presse
Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
L’Organisation néerlandaise de développement (SNV) et le Cadre intégré renforcé (CIR) ont formé des transformateurs de mangue, à l’utilisation du séchoir à gaz, du 7 au 9 avril 2016 à Bobo-Dioulasso.


L’Organisation néerlandaise de développement (SNV) et le Cadre intégré renforcé volent au secours des transformateurs de mangue dans les régions des Cascades et des Hauts-Bassins. En effet, les deux structures ont initié du 7 au 9 avril 2016 à Bobo-Dioulasso une formation sur l’utilisation d’un séchoir à gaz appelé : séchoir ATESTA. « Depuis la campagne passée, nous nous sommes rendu compte que de plus en plus, il y a des incendies qui sont déclenchés dans les unités de transformation », a expliqué le conseiller technique en agriculture, spécialiste chaine de valeur à la SNV, Mansour Boundaogo. De fait, il est ressorti, après une étude diagnostique, a-t-il dit, que les incendies sont dus, soit à une méconnaissance de la technologie, soit par des comportements négligents, d’où la tenue de la formation sur le séchoir « ATESTA » et la sécurité incendie. Ainsi, les transformateurs ont, pendant trois jours, appris à l’utiliser afin d’éviter les incendies dans les unités de production. Selon le formateur, Didace Charles Konseibo du Centre écologique Albert Schweitzer (CEAS), le séchoir « ATESTA » a été mis au point depuis 1995. Il permet de sécher les fruits et les légumes et comporte bien des avantages. « Le séchage permet de conserver les fruits pendant les périodes d’abondance pour celles où il n’y en aurait pas »,a-t-il déclaré. Mais l’outil même revêt un avantage en ce sens qu’il utilise du gaz comme combustible, et son utilisation facile, a souligné M. Konseibo. « Il peut être installé partout au Burkina Faso. Il peut produire entre 18 et 24 heures », a-t-il indiqué.

Le Burkina Faso, leader de la mangue séchée bio en Europe

Un séchoir « ATESTA » prend 100 kilogrammes de pulpes de mangue et peut fonctionner de manière continue, a ajouté le formateur Didace Charles Konseibo : « Dès que vous décharnez les produits, vous pouvez en réintroduire pour recommencer le cycle ». Cependant, la mauvaise manipulation peut causer des incendies, d’autant plus que le séchoir fonctionne à gaz. « Manipuler le gaz est très délicat. Il y a une bonne partie du séchoir qui est en bois», a dit M. Konseibo avant d’ajouter qu’un séchoir à gaz coûte 900 000 F CFA sans ses accessoires. Pour le président des professionnels de la transformation de la mangue du Burkina Faso (PTRAMAB), Mamadou Ouattara, il y a une soixantaine d’unités de transformation dans le pays. Au regard de l’embellie de la mangue séchée sur le marché international, M. Ouattara a apprécié la tenue de la formation sur le séchoir « ATESTA ».«Cette formation va permettre aux acteurs de mieux maîtriser le circuit de fabrication de la mangue séchée. Elle va permettre de réduire en même temps les incendies», a-t-il expliqué. Selon lui, sur une production annuelle estimée à 331 000 tonnes de mangues fraîches, 19 000 tonnes sont utilisées par les sécheurs. En 2015, ce sont 1 200 tonnes de mangues séchées qui ont été mises sur le marché international, a fait savoir Mamadou Ouattara. «Le marché est porteur. Selon nos études, nous avons remarqué que la demande est forte en Europe. Le Burkina Faso est leader de la mangue séchée biologique», a-t-il fait comprendre. M. Ouattara a déclaré que sur le marché national, ce sont seulement 5% de leurs produits qui sont vendus. Pendant cette séance, les participants ont également bénéficié d’une formation de la part de la brigade nationale des sapeurs-pompiers.

Rabalyan Paul OUEDRAOGO

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