Le conflit entre riverains et la mine avait atteint son paroxysme en janvier dernier. Les populations en colère avaient envahi les installations de la société minière et incendié les engins pour protester contre l'installation de la mine. On est bien loin de cette image avec l'accord qui vient d'être signé à Ouagadougou, au terme de moult tractations entre le gouvernement (représenté par les ministres Boubakar Ba, des mines et Auguste Denise Barry, de l'administration territoriale et de la sécurité), la mine et les populations riveraines représentées par le guide spirituel Cheick Aboubacar Maïga II de Ramatoulaye et le secrétaire général de la communauté Tidjania, Soumaila Sawadogo. Le ministre Boubakar Ba a salué l'esprit des négociations qui a abouti à cet accord. Abordant le contenu du document, le ministre des mines a déclaré qu'il engage toutes les parties à cet accord à une exploitation apaisée de la mine. Chacun a montré sa disponibilité à jouer sa partition pour son application effective sur le terrain. Le gouvernement s'engage à assurer la sécurité des biens et des personnes, la mine, à œuvrer à parvenir à «une exploitation apaisée» du gisement, tout en assumant toute sa part de responsabilité sociale, et le Cheick Aboubacar Maïga II, à apporter sa caution à la continuité des activités et à apaiser le climat social. Me Alidou Ouédraogo qui représentait la mine a déclaré que l'accord est un espoir pour la société minière de mener un travail profitable à tous, en termes de possibilités d'emploi pour les jeunes et pour l'Etat et les collectivités. La société garantit en effet, que 70% des emplois qui seront générés par l'activité minière seront occupés par les populations locales. Le secrétaire général de la communauté Tidjania, Soumaïla Sawadogo, a insisté sur le volet de l'accord garantissant la préservation des sites spirituels (mosquées) et les tombes. Il a rappelé que c'est aux pouvoirs publics de veiller au respect strict de ce qui est convenu. Selon lui, tout ce qui va être entrepris dans les activités de la mine doit faire l'objet de négociation et de concertation avec les populations riveraines.
Karim TAGNAN