Le gouvernement souhaite que la crise dans la commune rurale de Namissiguima à propos de l'exploitation minière dans la localité, finisse. La semaine dernière, des populations locales opposées à l'implantation de la société minière True Gold Mining (TGM) dans la zone, ont organisé une manifestation qui a été réprimée par les forces de l'ordre et de sécurité. Il y a eu des blessés et des interpellations. En vue d'expliquer la situation, le ministre des mines et de l'énergie, Boubakar Bâ, a animé une conférence de presse, hier jeudi 4 juin à Ouagadougou. Il était en compagnie de son homologue de l'administration territoriale et de la sécurité, Auguste Denise Barry.
Selon le ministre Barry, l'intervention des forces de sécurité, lors de la manifestation du 29 mai dernier, a occasionné dix blessés dont sept légers, au niveau des manifestants. Un policier, toujours, aux dires du ministre, a eu la mâchoire cassée et a été transféré à Ouagadougou où il suit actuellement les soins. La plupart des blessés auraient regagné, chacun, leur domicile. Auguste Denise Barry a souligné que la manifestation a été empêchée, parce qu'elle n'a pas été autorisée par les autorités compétentes. Il a aussi précisé que les marcheurs ont voulu progresser vers les installations de la société TGM où ils avaient occasionné de nombreux dégâts, évalués à 3 milliards de FCFA, lors d'une manifestation similaire, le 14 janvier dernier. Suite à la manifestation de vendredi dernier, une quinzaine de personnes ont été interpellées dont une a été libérée, le mercredi 3 juin.
A entendre Auguste Denise Barry, «le gouvernement est rentré dans une logique de fermeté avec les manifestants contre la société minière TGM». Toutefois, il a souligné que le dialogue se poursuit avec les populations riveraines de la mine, pour que celles-ci comprennent l'utilité de l'installation d'une mine d'or dans leur localité.
Une résistance incompréhensible
Revenant sur l'origine de la crise, le ministre en charge des mines, Boubakar Bâ, a rappelé que le gouvernement burkinabè, par décret en date du 31 décembre 2013, a octroyé un permis d'exploitation à la société minière Karma SA. Selon le ministre, l'octroi du permis d'exploitation de la mine a suivi toutes les procédures administratives et légales en la matière. Mieux, «des débats publics ont été organisés et ont concerné tous les villages impactés, afin de recueillir les préoccupations des populations locales», a-t-il déclaré. De l'avis du ministre Bâ, c'est dès cet instant que l'entreprise minière a entamé les travaux de construction de la mine et réalisé des investissements de l'ordre de 30 milliards de francs CFA. Et de poursuivre qu'en novembre 2014, les représentants des jeunes ont transmis à la société minière, une liste de revendications. Au nombre des doléances, l'abandon du site de Rambo, situé à environ 1 km de la mosquée de Ramatoulaye, le bitumage de la route entre Ouahigouya et Ramatoulaye, le recrutement davantage de jeunes de la commune, la prise en compte des représentants des jeunes dans le comité de gestion.
Aux dires du ministre, les populations ont été rassurées que leurs revendications allaient être prises en compte. C'est pourquoi, il dit ne pas comprendre la raison de la résistance des populations. Boubakar Bâ a évoqué une probable manipulation des jeunes de la localité par des orpailleurs.
Les deux membres du gouvernement ont invité les populations de Namissiguima à cultiver un esprit de tolérance et de dialogue dans le strict respect des lois en vigueur.