En 2012, il signe un contrat avec le gouvernement burkinabè pour exploiter le manganèse de Tambao. La signature de ce contrat est intervenue après que l’Autorité de régulation des marchés publics ait déclaré incompétente la commission d’attribution des marchés qui a attribué le marché à sa société, Pan African Burkina. Il faut également rappeler que la société de Timis a été attributaire du marché à l’issue de la rupture unilatérale du contrat avec une autre société qui était sur le site.
Pan African Tambao n’a visiblement rien réalisé sur le terrain, prétextant la suspension de son permis d’exportation du manganèse sous la Transition. La Transition s’est achevée il y a un an. Mais la société n’a pas bougé du site. Ayant été informée de la mise en place de la commission d’enquête parlementaire sur les mines, elle menace d’attaquer le Burkina en justice. Pour elle, le Burkina est à la base de ses malheurs. Elle accuse le pays de refuser qu’elle exporte par la route plus de 40 000 tonnes de manganèse, alors qu’un retard a été pris dans la réhabilitation du chemin de fer.
C’est ainsi que Pan African dépose un recours à la CAMCO en fin octobre 2016. L’Etat burkinabè, qui s’est attaché les services d’avocats, tente de se défendre. Un premier rendez-vous a été honoré par les 02 parties à la CAMCO. La procédure suit donc son cours à ce niveau. Dans le contrat, il est clairement mentionné que si les 02 parties ne s’entendent pas au niveau de la CAMCO, l’affaire sera portée devant la Cour internationale de commerce de Paris.
Timis n’a donc pas attendu que la CAMCO vide le dossier pour se précipiter à Paris au moment où le gouvernement tente de lever des fonds pour financer le développement. L’objectif de Timis est clair: salir le nom du Burkina Faso aux yeux des investisseurs afin de les détourner. Ce que Timis n’ignore pas, c’est que lui-même a succédé à 02 sociétés à Tambao, mais il ne s’est pas découragé pour signer le contrat avec le Burkina Faso.
Cette affaire doit être prise très au sérieux par le gouvernement. Timis ne peut pas rester sur le site et attaquer le Burkina. Il faut que le Burkina, qui est un Etat souverain, ait du courage dans ses actes. Malheureusement, aux côtés du ministre des Mines, gravitent des personnes qui ont contribué à installer Timis à Tambao. Quels conseils objectifs peuvent-elles donner à ce ministre?
Adoua Kassiro