«Le secteur minier n’est-t-il pas plus une source de malheur que de bonheur, comment se passe la répartition des revenus, les retombées pour les populations?». Autant de questions qui reviennent quotidiennement dans les discussions de certains burkinabè, mais qui n’ont toujours pas de réponses satisfaisantes. C’est pour cette raison que le nouveau président de la Chambre des mines, Tidiane Barry, a décidé de se pencher durant son mandat, sur une belle stratégie de communication afin de partager avec l’opinion publique la réalité du secteur minier.
En plus de cela, M. Barry envisage avec les autres membres du Bureau du Conseil d’Administration, renforcer l’encrage institutionnel de la Chambre des mines et de rendre opérationnel son secrétariat exécutif pour mieux accomplir ses objectifs. Pour cela il ne se fait pas de soucis, car dit-il, «nous avons la chance d’avoir un Bureau très équilibré, qui intègre la plupart des Sociétés minières aux différentes phases d’activités, un Bureau qui représente un terroir d’expertises et d’expériences».
A la question de savoir quelle stratégie la Chambre des mines va adopter pour résoudre les conflits sociaux, le vice-président, Laurent Dabiré a tenu d’abord à rappeler que le véritable problème réside dans les questions d’interprétation des textes. «Le code du travail, nous l’avons hérité de la colonisation française, mais malheureusement les français n’ont pas de mines. Donc nous nous retrouvons aujourd’hui avec une activité dont la spécificité n’est pas prise en compte dans le code du travail», a-t-il avancé. Et c’est là, précise le président, que la Chambre des mines est partie intégrante du processus de réflexion pour la mise en place d’une convention collective sectorielle du secteur minier, qui va beaucoup aider dans la résolution des conflits.
Il faut éviter selon lui, des cas qui mettent en litige un Etat avec des investisseurs surtout dans un secteur aussi lourd et capitalistique que le secteur minier. «Plus il y a des litiges et moins notre pays est vu comme étant bien placé au niveau du climat des affaires et moins on peut attirer la confiance des capitaux étrangers pour venir y investir», a-t-il noté.
Actualité oblige, Tidiane Barry s’est prononcé sur l’enquête parlementaire. A ce sujet, tout en admettant l’importance du travail réalisé par la représentation nationale, il a informé que la Chambre des mines va mettre en place un Comité pour faire ressortir ce que «nous avons comme observations ou les sujets qui n’ont pas pu être creusés pour peut-être des questions de temps ou de manque d’expertise».
En rappel, Tidiane Réné Barry est titulaire d’un baccalauréat en administration des affaires BA Finance. Bombardier aéronautique de 2003 à 2005 à analyste financier de 2005-2007, au Canada, Tidiane Barry a été directeur administratif à Orezone Burkina de 2007-2008, puis directeur des affaires corporatives à Essakane SA de 2014-2016. Il a contribué à ce titre à la création et au développement de la première mine de classe mondiale au Burkina, classée parmi les 5 premières entreprises du pays en termes de chiffres d’affaires. De directeur des approvisionnements et affaires corporatives en 2016, Tidiane Barry est depuis le 16 janvier, président de la Chambre des mines.
Madina Belemviré