La preuve, par cette gigantesque usine qui sortira de terre bientôt, et dont la première pierre a été posée ce 27 mai, par le Premier ministre.
Comme un symbole, c’est sur une zone du secteur n° 18 qui n’est pas sans rappeler une des funestes gabegies (appropriation et vente de parcelles) du régime déchu, que CIMASSO va pousser de terre. D’ailleurs, certains ont surnommé ce quartier jouxtant la zone, le Darfour. C’est dire que l’implantation de cette usine de cimenterie ne vient pas assouplir considérablement, la rudesse du quotidien des habitants de ce secteur et de toute la région de l’Ouest.
Avec la pose de la première pierre de CIMASSO, ce vendredi 27 mai, par le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, ce qui n’était que des promesses de campagne du candidat Kaboré se mue en une véritable relance économique. En avril passé, Bobo inaugurait déjà une usine de production de beurre de karité, suivie en mai, d’une autre usine de production d’engrais. La machine est bel et bien en marche.
Naturellement, le président de la délégation spéciale de la commune de Bobo, Jérémie Kouka Ouédraogo, n’a pas dissimulé sa joie. «Qu’il me soit permis de féliciter le conseil d’administration de CIMFASO de l’ingénieuse idée qu’il a eue, d’installer cette cimenterie à Bobo et de répondre ainsi, aux attentes des Bobolaises et des Bobolais, en termes d’emplois et de contribution à faire de Bobo une ville industrielle. En effet, poursuivra-t-il, la cimenterie va générer de nombreux emplois directs et indirects, aussi bien pendant la phase de construction que d’exploitation...». Mais pour Jérémie Ouédraogo, la spirale économique qu’offre cette opportunité d’emploi, de développement de la région et de bien-être social, ne sera véritablement viable, qu’avec une bonne dose de sursaut patriotique, pour ne pas dire de nationalisme. Aussi, «je voudrais inviter tous les opérateurs économiques du bâtiment et des travaux publics, ainsi que les populations à s’approprier les futurs produits de CIMASSO, en un mot, en consommant ce que nous produisons».
Après l’inauguration de CIMFASO en mars 2015 dans la zone industrielle de Kossodo à Ouagadougou, CIM METAL Group, à travers CIMASSO, s’installe dans la capitale économique, convaincu, comme le mentionnera l’administrateur-directeur général, Inoussa Kaboré, «qu’une nouvelle ère s’ouvre avec l’accession à la magistrature suprême de son Excellence le président Roch Marc Christian Kaboré. Une ère de paix, de stabilité et de bonne gouvernance, conditions préalables à une ère de croissance et de prospérité du Burkina Faso».
C’est sur une superficie de 17 hectares que va se dresser l’usine de CIMASSO, pour un coût de construction de plus de 60 milliards de nos francs. Avec une production de 2 millions de tonnes attendues par an, ses 1 500 emplois directs et indirects, CIMASSO sera probablement la plus grande cimenterie de notre pays. Des «investissements fort appréciables» que le ministre en charge du commerce et de l’industrie n’a pas manqué de saluer. Cette «unité de production constituera, dira-t-il, un levier important de développement économique et social de Bobo-Dioulasso et partant, du Burkina Faso».
CIM METAL GROUP
Vision et ambitions d’un PDG nommé Inoussa Kanazoé
Connu, aussi bien pour sa légendaire discrétion que pour sa générosité, Inoussa Kanazoé est un opérateur économique animé avant tout, d’une âme patriotique. «Sa clairvoyante vision et l’attachement viscéral à la mère-patrie ne sont plus à démontrer», dira le DG Kaboré. Son ambition de rehausser l’image du Burkina Faso, à travers l’industrie, a pris forme avec CIM METAL GROUP qui comprend CIMFASO d’une capacité de 1 million de tonnes par an, CIMIVOIRE (en construction à Abidjan) pour une production de 2,5 millions de tonnes. Et comme pour donner une suite logique à ses investissements, une usine de fer de béton (CIMMETAL) sera bientôt inaugurée à Ouaga. CIM METAL GROUP, c’est aussi sa logistique (KANIS LOGISTICS), avec sa flotte de 1 000 camions pour l’acheminement des matières premières, et ses 3 000 emplois directs. On l’aurait compris, c’est une ambition qui se veut être africaine, mais surtout, citoyenne et respectueuse de l’environnement. Dans son discours, l’administrateur-directeur général de CIMFASO, Inoussa Kaboré, a d’ailleurs mentionné son «engagement à prendre en compte les inquiétudes et craintes de nuisance» liées à l’environnement.
Si le gouvernement et les populations de l’Ouest peuvent légitimement se frotter les mains d’accueillir un tel pourvoyeur d’emplois, certains sont directement passés à la caisse (les chèques leur ont été remis, lors de la cérémonie) dès ce vendredi après-midi. C’est le cas du lycée privé technique de Bobo (visité la veille), qui a reçu de INTERCEM, partenaire de CIM METAL GROUP, un don de 32 millions de F CFA, grâce au concours du gouvernement allemand, à travers un programme spécifique. Quant à la jeunesse bobolaise et aux femmes de la Brigade verte de la ville de Bobo, le PDG Inoussa Kanazoé leur a respectivement offert les sommes de 20 millions (à travers un programme spécial permis de conduite) et 10 millions de francs. Comme le dit si bien le slogan de CIMASSO (nous construisons l’avenir), on ne peut pas mieux construire l’avenir !
Hamed JUNIOR
