Installation de la cimenterie CIMASSO : une délégation gouvernementale arrive demain à Bobo

| 13.04.2016
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Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© DR / Autre Presse
Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Les discussions autour de l’installation de la cimenterie CIMASSO se poursuivent encore cette semaine. Sur des positions assez difficiles à concilier, car la coalition des Directeurs régionaux conduite par Oulé reste intransigeante : pas de CIMASSO au port sec de Bobo-Dioulasso.


Une rencontre tenue le lundi 11 avril, sous l’égide d’Antoine Atiou, gouverneur de la région des Hauts-Bassins, n’a pas réussi à concilier, ou du moins à fléchir la position de la coalition des Directeurs régionaux et du Mouvement citoyen qui s’opposent à l’installation de la cimenterie CIMASSO sur le site du port sec de Bobo-Dioulasso. Parce que, pour eux, pas question d’installer une quelconque industrie sur ces lieux où se trouve la nappe phréatique qui alimente Bobo-Dioulasso en eau potable. Et ce, malgré les démonstrations faites par les experts nationaux et internationaux de CIMASSO qui expliquent que le type de cimenterie qu’ils vont installer ne pollue pas la nature (quand bien même la pollution zéro n’existe pas), et qu’en plus, elle ne polluera pas la nappe phréatique. CIMASSO a même fait venir, rien que pour cette rencontre, des experts d’Allemagne. « Malheureusement, a raconté un membre de la mission de CIMASSO, les Directeurs régionaux n’ont pas voulu nous écouter car, pour eux, il n’est plus question de parler du site du port-sec ». Autrement dit, si CIMASSO veut s’installer à Bobo-Dioulasso, qu’elle aille trouver un autre site.

En effet, selon les explications d’un autre responsable de CIMASSO, « notre objectif n’est pas de polluer l’environnement ni la nappe phréatique de la ville de Bobo où habitent des Burkinabé comme nous ». « Alors, si on nous présente comme des gens qui veulent se faire de l’argent au détriment de la vie des populations qui seront d’ailleurs les clients de notre ciment, là il y a un problème », renchérit-il. Avant d’ajouter « dans tous les cas, pour l’instant, nous sommes en train d’envisager la suspension de l’installation de l’usine, si toutefois on ne trouve pas un terrain d’entente. Parce que nous ne voulons pas qu’on nous oppose à une partie de la population bobolaise au prétexte que nous voulons du mal à cette population ».

CIMASSO a installé une usine du genre à Kossodo, en pleine ville de Ouagadougou. Elle est en train de construire une autre du même type à Abidjan au bord de la mer. A en croire certains de ses responsables. C’est dire, selon eux, « que nos usines ne sont pas polluantes, comme on veut le faire croire ».

Mais, les discussions ne sont pas encore closes puisque, selon le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, une délégation gouvernementale est attendue demain jeudi à Bobo-Dioulasso sur la question. En attendant, il (le gouverneur) a pris sur lui la responsabilité de réunir tous les responsables chargés des questions du foncier à Bobo-Dioulasso pour identifier une zone industrielle vers laquelle il faut faire une bretelle de chemin de fer afin de faciliter les activités des industries qui y seront installées. Ce qui n’est certainement pas pour demain, alors que CIMASSO est prête à s’installer cette année même.

On se rappelle que le 4 avril dernier, lors de la session ordinaire, la délégation spéciale de la commune de Bobo avait voté contre une délibération qui devait déclasser deux réserves administratives afin de permettre à CIMASSO d’y construire ses bureaux et son parking.

Séri Aymard BOGNINI
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Encadrés

Pourquoi le choix du site du port sec ?

Le site du port sec n’a pas été identifié au hasard pour l’installation de l’usine CIMASSO. Non seulement il facilite les opérations douanières puisque CIMASSO fera venir de la matière première des ports de Lomé et d’Abidjan, mais aussi avec Abidjan, le chemin de fer est un atout important. Et ce, d’autant que le port sec est desservi par une bretelle de chemin de fer. Malheureusement, pour une certaine opinion, l’usine va polluer et la nature et la nappe phréatique.

CIMASSO à Bobo, un défi pour le gouvernement

Le gouvernement de Paul Kaba Thiéba, doit relever le défi de l’installation de l’usine CIMASSO à Bobo-Dioulasso. Que ce soit sur le site du port sec ou non. Car, l’installation d’une telle usine, en tout début de mandat du président Roch constituerait le début de la réalisation des engagements que celui-ci avait pris en déclarant qu’il « va redonner à Bobo-Dioulasso sa place de capitale économique ». Et cela passe nécessairement par l’installation d’industries. C’est sans doute dans ce sens qu’il faut comprendre la venue à Bobo-Dioulasso d’une délégation gouvernementale pour concilier les points de vue, afin que CIMASSO puisse s’installer à Bobo et créer des emplois et de la richesse.

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