SONABEL : Le passé, mieux que le présent ?

| 12.06.2015
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François de Salle Ouédraogo - Directeur Général de la SONABEL
© DR / Autre Presse
François de Salle Ouédraogo - Directeur Général de la SONABEL
Depuis un certains temps la Nationale de l'électricité n'arrive plus à fournir au Burkinabè son précieux énergie. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer cette situation : Manque de carburant, des pylônes tombés, des centrales en panne, difficultés de transport, etc. alors qu'il n'y a pas longtemps la même société était félicitée pour son travail d'extension de son réseau sur toute l'étendue du territoire national. Depuis l'insurrection populaire, la générale d'électricité connaît de sérieuses difficultés au point que d'aucun se demandent par quel miracle les anciens responsables arrivaient-ils à rendre l'énergie disponible.


Même si on n'aime pas le lièvre, il faut reconnaître qu'il court vite et très vite. Mais surtout, sachons rendre à César ce qui est à César. Les différents directeurs qui se sont succédés à la tête de la SONABEL ont œuvré pour le développement de l'entreprise. Il est vrai que des difficultés n'ont pas manqué, mais des efforts, il y'en a eu de fait. Aujourd'hui, la société traverse des difficultés qui l'empêchent d'assurer le minimum. On dirait que les dieux de l'énergie ont abandonné le Burkina Faso. Les problèmes de transport du combustible pour alimenter les centrales sont nombreux si bien qu'il est difficile de trouver une solution palliative. A cette situation viennent s'ajouter les chutes de pylônes de l'interconnexion avec la Côte d'Ivoire, des centrales en panne, l'interconnexion avec le Ghana qui tarde à voir le jour. Sans oublier la construction de centrales solaires dont les financements sont à rechercher. Au regard de ce triste constat, on peut dire que le Burkina n'est pas sorti de l'auberge et que le retour à la normale n'est pas pour bientôt. Par le passé, il suffisait d'un rien pour que la Coalition contre la vie chère et certains OSC descendent dans la rue pour exprimer leur mécontentement. Aujourd'hui face à cette situation de manque d'électricité, on se demande où elles sont passées, ces organisations.

Lorsqu'il y a délestage dans la ville de Ouagadougou, les conséquences sont énormes. Du soudeur au tailleur en passant par le réparateur d'appareils audio et vidéo, du claviste au tenancier de débit de boissons, leurs activités sont en berne. A l'évidence, la quasi totalité de l'activité économique dans cette ville est tributaire de l'électricité. A l'image de toutes les villes du monde, Ouagadougou est une ville formatée par l'électricité. Les heures de délestages sont autant d'heures d'arrêt de travail et de temps perdu à un moment où la conjoncture internationale et les difficultés de tous ordres réactualisent plus que jamais le dicton qui dit que « le temps, c'est de l'argent ». Le problème est que, face à des difficultés qui relèvent même de la normale, la SONABEL ne communique pas. Nul ne va demander à cette société de faire des miracles mais compte tenu du caractère névralgique de sa prestation et de ses incidences directes sur le quotidien des citoyens, on peut, à juste raison, exiger d'elle une information juste et calibrée pour contrecarrer les effets désastreux d'une interruption non annoncée de fourniture d'électricité. En clair, la SONABEL peut faire autant de délestages qu'il lui plaira si elle prend le temps d'en informer sa clientèle à l'avance en mettant tout son poids dans un plan de communication soigneusement élaboré et sur lequel sera rigoureusement plaquée la fourniture effective de ses prestations. Malgré une déjà longue carrière, la SONABEL donne l'impression de se moderniser à tatons en laissant des marges incompréhensibles d'avance entre elle et des sociétés auxquelles elle ressemble d'une manière ou d'une autre. Ainsi par exemple, après avoir, un moment, vendu les tickets des compteurs cash power dans ses structures décentralisées, elle a tout ramené brutalement à son siège sans la moindre explication. De plus, à côté de certaines sociétés, la SONABEL fait figure d'ancêtre. En effet, pour le paiement des factures, les guichets sont saturés de façon ponctuelle à chaque fin de mois. Certaines sociétés ont trouvé une parade à cette situation en installant des machines qui délivrent des tickets avec un numéro d'appel et sur lequel ticket figure le rang de celui venu s'acquitter de sa facture. Au vu de ce rang, le client peut « déduire » le temps d'attente qu'il lui faut et si nécessaire ressortir pour faire d'autres courses. Tous les guichets SONABEL doivent être équipés de ces machines pour soulager la souffrance de ses clients qui non contents de souffrir par manque d'électricité doivent souffrir pour payer leurs factures.

Tout compte fait, il faut à la SONABEL revoir ses méthodes de communication à l'endroit des consommateurs de la rare « denrée » dont elle a le monopole de la production et de distribution au Burkina Faso. Il ne faut pas laisser le client exaspéré chercher à se faire entendre d'une façon ou d'une autre, telle par ce sit-in que prévoyait d'organiser sept (07) OSC, le 05 juin 2015 dernier devant la direction générale pour dénoncer les coupures intempestives pour alors briser le silence par une conférence de presse. Comme quoi, au Burkina, ils ont peur être raison qui disent, il faut la rue pour faire bouger les lignes...

Wendlassida

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