SONABEL : Le délestage nouveau est arrivée

| 13.02.2015
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SONABEL : Le délestage nouveau est arrivée
© DR / Autre Presse
SONABEL : Le délestage nouveau est arrivée
Le délestage est devenu une tradition, à l'image du beaujolais nouveau, ce vin de primeur dont la commercialisation est autorisée immédiatement à la fin de la vinification et mis en vente chaque année et dans le monde entier le 3e jeudi de novembre. Le plan concocté par la Sonabel pour répondre à la forte demande pendant la période chaude a été présenté à la presse dans la soirée du 12 février 2015 à l'hôtel Somkiéta. L'occasion a été surtout bonne pour faire le diagnostic de notre Nationale de l'électricité, dont la santé ne semble pas être des plus reluisantes.


Le moment le plus redouté des agents de la Sonabel (Société nationale burkinabè d'électricité) reste la période chaude de l'année, qui va de mars à juin. C'est la saison au cours de laquelle la demande en électricité atteint son pic, d'où les délestages dont sont coutumiers les consommateurs. Sur cette question et bien d'autres relatives à la fourniture d'électricité dans notre pays, c'est visiblement un Directeur général qui, sans langue de bois aucune, a échangé avec les journalistes en cette soirée de jeudi à l'hôtel Somkiéta. Est-ce pour abonder dans l'idéologie en vogue qui stipule que «plus rien ne sera comme avant »? Peut-être qu'il y a un peu de ça.

Du reste, lors de sa déclaration préliminaire, François de Salle Ouédraogo, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a fait la mise au point suivante : «Nous tenons à vous présenter la situation exacte de la Sonabel parce qu'elle est la propriété de tout le monde. On doit alors être transparent. Il ne sert à rien de jouer à la politique de l'autruche. La réalité finit par vous rattraper toujours ». Et il est aussitôt parti pour un exposé sur la santé financière peu enviable de la structure, qui enregistre constamment des déficits de l'ordre de 63 milliards de francs CFA les quatre dernières années. «Vous imaginez que pour une société qui a pareil déficit, la situation ne peut qu'être difficile», s'en est-il ému. Le nouveau DG, qui est à sa première grande rencontre avec la presse, a ensuite abordé le principal thème du jour qui porte sur le délestage, qu'il a justifié par les éléments suivants : accroissement de la demande électrique évaluée cette année à près de 12%, arrivée de nouveaux clients, notamment les trois cimenteries nouvellement installées et la mine d'or de Mana.

Pour amoindrir un tant soit peu les effets de ce déficit estimé à 50 MW aux heures de pointe, l'hôte du jour a énuméré les démarches entreprises: la négociation avec l'Etat ivoirien pour l'obtention d'une puissance supplémentaire dans le réseau interconnecté, la réduction des pertes de courant, des démarches auprès de gros clients afin qu'ils utilisent leurs groupes électrogènes de secours et la sécurisation de l'approvisionnement en combustibles. Sans bien sûr oublier de servir aux journalistes le menu habituel qu'est l'invite à cultiver les réflexes d'économie d'énergie dans les foyers et dans les entreprises. «Je vous prie de vous sentir concerné. Si vous ramez à contre-courant, vous aggravez votre problème. Il y va de votre intérêt, qui va se ressentir sur votre facture d'électricité, et de l'intérêt de tout le monde», a-t-il répondu droit dans les yeux à une journaliste qui faisait remarquer qu'il ne revenait pas à la société de donner pareilles directives.

Le moins que l'on puisse dire est que ce soir-là, l'intérêt des auditeurs pour le cas Sonabel était manifeste, en atteste le nombre d'interrogations sur cette structure qui, chaque année et en pareil moment, décline son plan de délestage. La nationale de l'électricité ne pêcherait-elle pas dans le domaine de la planification ou de la prévision ? a fustigé un invité. A écouter le nouveau DG, la réponse coule de source : «Ce n'est pas un problème de planification ! S'il y avait l'argent, on saurait ce qu'il faut faire pour qu'il n'y ait pas de coupure. Ce ne sont pas les programmes d'investissement qui manquent, mais plutôt les ressources».

Issa K. Barry

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