Protection des forêts : des acteurs s’arment pour un plaidoyer

| 07.02.2015
Réagir
Protection des forêts : des acteurs s’arment pour un plaidoyer
© DR / Autre Presse
Protection des forêts : des acteurs s’arment pour un plaidoyer
La plateforme des champions des tenures foncière et forestière (TENFOREST) forme avec l'appui financier de l'Initiative des droits et ressources (RRI), ses membres et alliés sur le programme de « Réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forets (REDD+) » du 3 au 6 février 2015 à Ouagadougou.


La plateforme des champions des tenures foncière et forestière (TENFOREST) veut s'armer pour défendre les intérêts des populations concernées par le programme « Réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+) » des Nations unies dont le Burkina Faso bénéficie depuis 2013. Pour ce faire, elle renforce les capacités de 35 de ses membres et alliés du 3 au 6 février 2015 à Ouagadougou sur le concept et le processus de REDD+. Selon le président de TENFOREST/Burkina, Alain Traoré, l'Etat en voulant booster la croissance économique prend souvent des décisions qui vont à l'encontre des droits des populations des zones rurales. « TENFOREST compte mener un plaidoyer auprès des autorités pour la prise en compte de tous les aspects dans la stratégie REDD+ au Burkina Faso. Pour faire le plaidoyer, il faut que ses membres aient des connaissances fiables afin d'élaborer des argumentaires solides. D'où l'intérêt de cette formation », a-t-il relevé. Pour lui, les populations des zones rurales qui doivent bénéficier des INVESTISSEMENTS de la REDD+ n'ont pas assez d'informations sur le processus ni les compétences pour y participer efficacement et activement. « C'est à ce niveau que la société civile doit jouer un rôle important. Avec cette formation, elle pourra sensibiliser les populations sur les profits qu'ils peuvent tirer de la REDD+ », a-t-il indiqué.

Des plans d'actions en vue

Selon la directrice du programme Afrique de l'initiative des droits et ressources (RRI), Solange Bandiaky-Badji, l'appui de sa structure à TENFOREST vise l'élaboration d'actions à même d'impulser le développement économique et social malgré les changements climatiques. «Nous allons voir ensemble les stratégies et les plans d'actions à mettre en place pour la reconnaissance des droits fonciers et forestiers des communautés locales, des groupes vulnérables et des femmes dans le processus REDD+ sur le changement climatique », a-t-elle ajouté. La facilitatrice pour l'Afrique centrale et le Libéria de RRI, Mary Nyuyinwi, par ailleurs formatrice a souligné que les femmes sont les premières personnes concernées par l'utilisation des ressources naturelles. « Il faut que la société civile, partie prenante de ce processus, comprenne ce à quoi il faut veiller pour la prise en compte des spécificités des femmes dans chaque société. Nous voulons aussi que les femmes qui vont s'impliquer dans le processus sachent quels sont les opportunités et les risques encourus », a-t-elle avancé.

Créée le 22 juillet 2011, TENFOREST qui regroupe une quarantaine d'organisations de la société civile du Burkina Faso, entend jouer un rôle de veille citoyenne, en œuvrant pour la prise en compte du genre et des droits des communautés locales dans la stratégie REDD+. Laquelle stratégie vise une gestion améliorée et durable des formations boisées. Outre cela, la plateforme milite pour l'amélioration des droits de tenures foncière et forestière des populations pauvres et vulnérables. Elle œuvre également pour la prise en compte du genre et du changement climatique tant dans les textes que dans la pratique.

Eliane SOME
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
________

Le programme Réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+) est une initiative internationale de lutte contre le changement climatique lancée en 2008 et coordonnée par l'Organisation des Nations unies (ONU). Elle vise à réduire les émissions de carbone provenant de la déforestation et se traduit dans les pays en développement par la mise en place de concessions forestières pour augmenter le carbone stocké. Les différents efforts du Burkina Faso dans la lutte contre la déforestation, lui ont valu son admission au programme d'investissement forestier de l'ONU en 2011 et au processus REDD+ en 2013. Le Burkina est ainsi le seul pays sahélien admis au PIF et au REDD+. Cependant l'application de la REDD+ est fortement critiquée dans les pays concernés, notamment par la société civile, en raison de la convoitise suscitée envers les forêts des pays du Sud, des tensions sociales créées entre groupes de paysans et entreprises, du risque de perte d'accès à la terre des paysans et/ ou de détournement de la production alimentaire.

E.S.

Source : www.onu.com

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité