Seulement, la Société nationale burkinabé d'électricité peut-elle faire mieux que ce qu'elle fait ? Sans doute non car l'adage populaire dit que « la plus belle femme au monde ne peut donner que ce qu'elle possède ». La SONABEL est donc à ses limites et, vraisemblablement, ne peut plus. Les besoins des Burkinabè en matière de consommation d'électricité se chiffrent à quelques 250 MW en période de pointe. Alors que SONABEL n'en a que 200. D'où faut-il qu'elle sorte les 50 MW restants ? Il est évident que si les responsables de notre nationale d'électricité pouvaient, on ne connaîtrait ni de coupures d'électricité, ni de délestages.
D'abord eux-mêmes en sont concernés. Ensuite, les coupures et les délestages constituent d'énormes pertes d'argent pour les caisses de la société qui, malheureusement ne se porte pas bien financièrement. C'est donc à corps défendant qu'elle procède par moments à des coupures d'électricité et/ou à des délestages. Question de repartir assez équitablement les fruits de sa production entre l'ensemble des Burkinabé, clients ou non. Enfin, elle a annoncé la suspension des pénalités de retard de paiement des factures jusqu'en fin juin 2015. Ce sont des pertes de finances, mais sans doute au regard de la situation que vivent ses clients, elle a préféré perdre à leur place. Ne serait-ce que par compassion.
Aussi, pour mieux faire comprendre sa situation, elle initie des communiqués, des conférences de presse et prend des mesures en faveur de sa clientèle. Le problème de délestage et de coupures d'électricité ne se situe donc pas seulement au niveau de la SONABEL, mais surtout au niveau des politiques publiques en matière d'énergie. Ce n'est pas en cette année 2015 que les délestages ont débuté à la SONABEL. C'est pratiquement une coutume, voire un rituel au Burkina Faso, qui veut que chaque année, en période de fortes chaleurs, on procède aux délestages. Mais, apparemment, rien n'est fait pour trouver une solution définitive à la question. On a l'impression que les prévisions de la SONABEL ne prennent pas en compte l'évolution des besoins réels des populations. Ne serait-ce que ceux qui sont en ville.
Quand par exemple on investit et plante des poteaux électriques dans des zones non-habitées, alors qu'il y a des zones où les populations ont besoin d'électricité, il y a tout de même une question de bon sens ; pour ne pas dire de gestion prospective. Quand on électrifie des zones à faible consommation d'électricité (donc paient moins d'argent) alors qu'on a en besoin pour financer l'électrification, il y a tout de même un problème. N'est-ce pas d'argent dont on a besoin pour promouvoir le développement de l'électricité ?
Dabaoué Audrianne KANI