Environnement : un programme de plus de 22 milliards de FCFA lancé

| 13.10.2014
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Environnement : un programme de plus de 22 milliards de FCFA lancé
© DR / Autre Presse
Environnement : un programme de plus de 22 milliards de FCFA lancé
Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a lancé, le vendredi 10 octobre dernier à Koudougou, le Programme d'investissement forestier (PIF) pour cinq ans. Le PIF permettra au Burkina Faso, à termes, d'ameliorer de la gouvernance forestière et à aménager 284 000 ha de forêts classées.

Le Burkina Faso a été admis parmi les huit pays-pilotes bénéficiaires du Programme d'investissement forestier (PIF) dont bénéficient sept autres pays sélectionnés parmi les cinq continents. Il s'agit de l'Indonésie, du Laos, du Pérou, du Mexique, du Brésil, de la RDC et du Ghana. Le PIF qui vient d'être officiellement lancé va durer cinq ans et couvrira cinq régions que sont le Centre-Ouest, la Boucle du Mouhoun, le Sud-Ouest, l'Est et le Centre-Sud. Trente deux communes et douze forêts classées seront couvertes. Pour sa mise en œuvre, elle est estimée à 22 milliards de FCFA. Les options d'aménagement sont celles à vocation sylvicole, à travers les chantiers d'aménagement forestiers de deuxième génération : forêts classées de Tiogo, du Nazinon et du massif forestier du Mouhoun, l'aménagement sylvopastoral : forêt-pilote de Tapoa Boopo à Matiacoali à l'Est, et l'aménagement à vocation faunique : réserve totale et réserve partielle de la faune de Bontioli et la forêt classée de Koulbi. A terme, il y aura donc entre autres, l'aménagement de douze forêts sur 284 000 ha , l'ouverture de 2 187 kilomètres de pistes dans les forêts, la réalisation de 3 510 kilomètres de pare-feu, la délimitation de 40 kilomètres de piste de transhumance ; la construction de neuf marchés de bois, etc.

En prononçant le discours de lancement du programme en présence du chef du gouvernement, le ministre de l'Environnement et du développement durable, Salif Ouédraogo, a indiqué que le PIF fait partie des dossiers prioritaires de son département pour cette année 2014. Aussi, il a, au nom du Premier ministre, salué l'engagement des partenaires techniques et financiers pour l'accompagnement qu'ils ont bien voulu accorder au Burkina Faso. Il s'agit principalement de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement. Selon Salif Ouédraogo, le Burkina Faso s'est activement engagé dans la lutte contre les changements climatiques depuis la conférence de Rio en 1992, et cela à travers la signature et la ratification de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, suivie de bien d'autres engagements. Le lancement du PIF comme on peut le constater, a indiqué le ministre de l'Environnement et du développement durable, s'inscrit dans cette dynamique. Un programme qui, selon le premier responsable en charge de l'environnement, aidera à mobiliser des financements en vue de faciliter la réduction des émissions de gaz à effet de serre issues de la déforestation et de la dégradation des forêts ; de la promotion de la gestion durable des forêts, l'accroissement des stocks de carbone et la lutte contre la pauvreté. En ce qui concerne la région du Centre-Ouest, région-hôte du lancement, le ministre a reconnu les efforts fournis par les acteurs du secteur, faisant des chantiers d'aménagement forestiers, de véritables laboratoires qui ont connu la visite de nombreux acteurs des pays de la sous-région. Toutefois, le ministre Salif Ouédraogo a souligné que le lancement du PIF intervient en pleine crise climatique, et ce programme doit par conséquent nous aider à gérer autrement nos ressources forestières ; nous apporter une inflexion positive à la gouvernance forestière. C'est pourquoi, l'implication, la participation, la contribution et l'appropriation des communautés au processus du PIF sont une conditionnalité et un gage de son succès.

Le PIF est un des trois programmes-pilotes du Fonds climatique d'investissement stratégique créé en 2008 pour fournir des ressources financières aux pays en développement afin de mieux intégrer les enjeux du changement climatique ainsi que des mesures d'atténuation appropriées dans leurs actions de développement. C'est un programme qui a pour objectif de mobiliser les politiques, les mesures et les financements substantiellement croissants en vue de faciliter la réduction de la déforestation et de la dégradation forestière, etc. Ce qui a milité en faveur du Burkina Faso parmi les huit pays est le fait qu'il représente un cas unique parmi les pays sélectionnés car étant un pays représentatif des forêts semi-arides, qui couvrent plus de 500 millions d'hectares dans le monde ; et surtout que le Burkina Faso est un pays engagé depuis plusieurs décennies dans la gestion durable des forêts avec une forte implication des populations. C'est dans ce sens que le pays a préparé un plan d'investissement avec l'aide de la Banque africaine de développement et de la Banque mondiale qui a été approuvé par le sous-comité du PIF le 6 octobre 2012.

François KABORE

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Appréciation du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao

Le Burkina Faso, est un pays sahélien qui souffre depuis des décennies des effets des changements climatiques dus en grande partie au déboisement à la déforestation, à la destruction des sols. C'est pourquoi nous avons eu la chance d'avoir été sélectionné au plan international pour bénéficier d'un important programme de près de 24 milliards de FCFA pour essayer de reconstituer et sauvegarder nos forêts. Il y a deux enjeux majeurs pour le Burkina Faso : reconstituer ses forêts et permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre. C'est donc tellement important parce que les émissions de gaz détruisent l'environnement. Il faudra donc faire en sorte que ces émissions de gaz à effet de serre ne puissent pas continuer et à entraîner des bouleversements sur le plan climatique. Alors, le programme va donc permettre de cibler un certain nombre de forêts bien boisées pour qu'il y ait davantage d'investissements afin de permettre de reconstituer nos forêts et d'avoir un couvert végétal beaucoup plus important. Nous venons de voir à travers la visite des stands ce que les forêts peuvent permettre à notre pays de pouvoir mener une véritable politique de développement durable parce que les forêts à elles seules permettent à des millions de Burkinabè de pouvoir vivre.

Nous sommes donc vraiment reconnaissants envers nos partenaires internationaux, notamment la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, l'Union européenne et au Fonds mondial pour l'environnement. Tous ces partenaires ont vu que le Burkina Faso a une bonne politique en matière de sauvegarde de l'environnement et sont venus à notre aide. Il nous faut donc maintenant réussir ce programme, et pour qu'on réussisse ce programme il faut que les populations soient réellement intégrées dans toutes les phases de sa réalisation. C'est pourquoi, l'implication des communes me semble essentielle, de même que les associations et les ONG. Si nous travaillons en véritable synergie, je suis persuadé qu'au bout des cinq ans, un grand effort aura été constaté et nous allons toujours bénéficier du soutien de la communauté internationale. Si le succès de notre programme peut constituer un modèle, c'est déjà une très bonne chose. Sur huit pays, le Burkina Faso est le seul pays sahélien à pouvoir bénéficier de cet important programme et c'est déjà une considération qui nous est faite. Depuis plusieurs décennies, nous avons une politique bien suivie en matière d'environnement et de lutte contre les changements climatiques, et c'est après avoir examiné l'ensemble de ces politiques que nous avons pu bénéficier du soutien de la communauté internationale.

Propos recueillis par
François KABORE

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