Ce samedi 22 avril 2017 sera à jamais gravé dans les annales de Tapoko et de 39 autres localités du pays des hommes intègres. Et pour cause ! C’est le jour où « la lumière fut », pour ces villages et leurs populations. Cela a été possible grâce au financement de la Banque mondiale à travers le Projet d’appui au secteur de l’électricité (PASEL). Selon l’explication de Yacouba Camara, le Directeur général du Fonds de développement de l’électrification (DG/FDE), le PASEL comporte plusieurs composantes. L’électrification rurale pour laquelle le FDE est l’agence d’exécution, constitue la composante 2. Cette composante sera réalisée en 4 opérations. La première dont l’inauguration des infrastructures a eu lieu le 22 avril à Tapoko, a permis l’électrification de 40 localités, pour un coût global d’environ 6 milliards F CFA. Les travaux ont été exécutés par les entreprises PPI et SOGETEL, et le groupement d’entreprises SIMEEEL/SOBEG. La seconde opération va permettre d’électrifier 79 localités, la troisième verra l’électrification de 10 localités par le système de plate-formes multifonctionnelles, et la quatrième porte sur l’électrification de 90 autres villages dans les 13 régions du pays. Ce sont plus de 200 localités rurales dont l’électrification sera financée par la Banque mondiale à travers le FDE, dans le cadre du PASEL. L’électrification rurale est la « pierre angulaire » de la politique énergétique du président du Faso, selon le ministre de l’Energie, Alfa Oumar Dissa. Le PASEL est une réponse à l’accélération de l’accès des populations à l’électricité, avec de nouvelles approches et une orientation de l’électrification rurale vers l’énergie solaire. Ce qui va permettre d’électrifier le maximum de localités, soit à travers des minis centrales isolées, soit à travers des minis centrales raccordées au réseau. Il y a désormais une forte implication des populations dans le choix des stratégies et la mobilisation des ressources.
On en redemande !
Tapoko qui a abrité la cérémonie marquant l’accès à l’électricité des populations des 40 villages de la première opération, était en liesse. Ce d’autant que le coût du raccordement au réseau a été réduit à 6000 F CFA/ménage. Cette joie, ce fut d’abord aux sages et chefs coutumiers de l’exprimer au ministre Dissa, à son arrivée au village, avant la cérémonie officielle de mise sous tension des installations électriques. C’est à l’école primaire du village que le ministre avait rendez-vous avec la population. A la tribune, Bernard Gnimato Ouattara, représentant des chefs coutumiers et Siaka Ouattara, maire de la commune de Toussiana, se sont réjouis du choix de Tapako pour abriter la cérémonie. Ce qui ne les empêche pas de formuler quelques doléances. Ainsi, Bernard Gnimato Ouattara souhaite l’achèvement du CEG de Tapoko en construction depuis 2 ans, et un accompagnement technique de la Coopérative d’électricité (COOPEL Kiple) de Tapoko. Quant au maire Siaka Ouattara, il demande à ce que d’autres villages de sa commune puissent être électrifiés, à l’image de Tapoko.
Les parrains, Issa Dominique Konaté, conseiller spécial du président du Faso, et Damo Justin Coulibaly, ancien gouverneur par intérim de la BCEAO, disent avoir acceptés d’être parrains, parce que l’association Tia-ton (œuvrer pour le développement en Toussian) fait du bon travail. Pour Issa Dominique Konaté, « ces localités ont franchi un pas de géant ». Mais, « vous ferez face à des obligations, les factures devront être payées. L’utilisation de l’électricité comporte des risques. Vous devez observer certaines mesures de sécurité. Nous souhaitons une gestion responsable de la coopérative ».
Encadré
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Alfa Oumar Dissa, ministre de l’Energie
« Le PASEL est un projet très important. C’est l’un des plus gros projets de la Banque mondiale au Burkina. C’est un projet de 85 millions de dollars US qui sera bientôt porté à 145 millions de dollars US. Dans ce projet, il y a une composante principale qui est l’électrification rurale qui va permettre d’électrifier 227 localités. Aujourd’hui, nous sommes à la fin de la première phase qui consistait à électrifier 40 localités réparties sur plusieurs régions. Nous avons tenu à faire l’inauguration ici à Tapoko, parce que les populations de Tapoko ont montré un bon exemple lors de la mise en route de l’infrastructure.
Quand l’électricité arrive dans une zone, la vie des populations change totalement. Au-delà de l’agriculture, d’autres activités peuvent se développer s’il y a l’électricité, notamment la soudure, la menuiserie, etc. Nous sommes dans une dynamique de création de chaînes de valeurs dans notre agriculture, de mécanisation de notre agriculture. La présence de l’électricité auprès des populations, peut être un élément important pour transformer localement la plupart des produits, avant de les exporter. L’électricité est également importante pour les services, notamment la Santé, l’Education, l’Administration locale (préfectures, communes). L’ensemble des objectifs que nous avons sur les trois axes du PNDES, l’axe 1 qui porte sur la réforme de l’Etat, l’axe 2 sur le capital humain et l’axe 3 sur les facteurs porteurs pour l’économie, l’énergie est un élément, un facteur de production fondamental qui va permettre d’accompagner efficacement le PNDES ».
Aly KONATE
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