Entre mars et juin 2016, correspondant à la période de forte demande d’énergie, le besoin en électricité est évalué par la SONABEL à 270 MW, alors que la puissance disponible est de 160 MW. Il se pose alors un déficit estimé à 110 MW,et heureusement, la bonne nouvelle est que cette année, des mesures fortes sont entreprises par la nationale de l’électricité et l’Etat, pour amoindrir le calvaire des Burkinabè.
Contrairement à l’année 2015, où la SONABEL avait eu beaucoup de difficultés pour approvisionner ses centrales en combustibles, en cette année 2016,elle annonce non seulement un approvisionnement régulier de ses centrales thermiques en combustibles, mais aussi, une prolongation de sa capacité de stockage de sécurité,pouvant aller jusqu’à 21 jours grâce par un appui de la Banque africaine de développement (BAD). De plus, pour faire face à la période de pointe, la SONABEL a entrepris une remise en l’état de ses équipements de production, de transport et de distribution. Les travaux de réhabilitation, qui ont débuté en juillet 2015, sont en cours d’achèvement.
Plus de délestage à partir d’avril 2016...
Pour combler le déficit de 110 MW, le gouvernement, lors du Conseil des ministres de ce 02 mars dernier, a entériné la location de groupes électrogènes. A en croire le Directeur général (DG) de la SONABEL, François de Salle Ouédraogo, avec l’apport en énergie de ces groupes électrogènes, le déficit devra être comblé d’ici au mois d’avril 2016.
En plus de ces mesures en interne, les négociations avec le secteur électrique ivoirien ont permis d’obtenir une garantie de fourniture de 50 MW pendant la période de pointe de 2016. La Côte d’Ivoire a même annoncé qu’elle pourrait, en fonction de ses disponibilités, fournir jusqu’à 80 MW à la SONABEL, déclare François de Salle Ouédraogo. Des prospections entreprises auprès des secteurs électriques togolais et ghanéen ont été fructueuses, au point que les deux pays ont accepté de livrer au Burkina, respectivement, 30 et 50 MW. Cependant, l’énergie qui pourrait éventuellement provenir de ces deux pays va transiter par le réseau électrique ivoirien. Une demande d’autorisation de transit d’énergie a été adressée à la Côte d’Ivoire, qui a promis d’étudier la faisabilité, explique le DG de la SONABEL.
Avec toutes ces mesures, « la situation devra être meilleure que l’année passée », a-t-il indiqué, avant de relativiser toutefois, que « cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de perturbations, liées aux pannes des installations ».
L’énergie solaire,salut du Burkina...
Pour combler le déficit énergétique du Burkina, le gouvernement est conscient que ces mesures conjoncturelles ne suffiront pas.C’est pourquoi des mesures structurelles sont annoncées, à l’instar de la construction de la centrale solaire de Zagtouli, qui produira à terme 33 MWc et, dont les travaux vont démarrer incessamment. A cela s’ajoutent la construction de 5 centrales solaires, d’une puissance totale de 67 MWc, et d’une centrale thermique de 100 MW à Ouaga Est, par le ministère en charge de l’énergie, dans le cadre du partenariat public/privé. D’autres projets aussi sont en cours, dont celui de l’interconnexion Ouagadougou-Bolgatenga, qui finira en juillet 2017 et la centrale thermique de Donsin, entre autres...
Le salut du Burkina viendra du solaire, reconnait François de Salle Ouédraogo, et le gouvernement burkinabè s’est orienté dans ce domaine. Des démarches sont déjà entreprises avec les banques et entreprises pour mettre à la disposition des populations des kits solaires pour soulager les besoins en électricité.
Max Junior
