New York City. 22 avril. 8h00 heures locales, il fait environ 20 degrés. Climat favorable pour les Sahéliens. Cap sur les Nations unies à environ 1 km et ½ de l’hôtel Waldorf Astoria où logeait le Premier ministre. Une distance à parcourir à pied puisque toutes les voies d’accès au bâtiment des Nations unies sont bloquées à Manhattan. En dehors du cortège, aucun automobiliste ne peut passer.
Les rues sont bondées de monde ; piétons et automobilistes alternent les passages au feu. Premier constat, un feu tricolore pour les piétons, un autre pour les véhicules. Même les piétons respectent le feu tricolore. Encore plus les automobilistes. Quelle discipline ! nous disons-nous. Les policiers à chaque coin de rue observent la circulation. A pied, il faut marcher à un rythme sinon vous entendez après vous : excuse me ! Tel un klaxon pour vous dire de céder le passage. On se frôle et c’est à peine même si on ne se cogne pas.
A un certain niveau, sans badge, impossible d’avancer. Une fois sur place, c’est un bâtiment imposant d’une quarantaine de niveaux qui nous accueille. Mais vous vous doutez bien de ce qui pouvait mobiliser près de deux cents pays et le dispositif sécuritaire qui va avec. Eh bien, vous conviendrez avec moi qu’avec les effets néfastes des changements climatiques que sont la pollution, l’avancée du désert, la destruction des forêts, la disparition de certaines espèces, s’il y a un phénomène naturel qui inquiète la planète entière, c’est bien cette question avec sa vague de désagréments qu’elle créés aussi bien à la nature qu’aux hommes et animaux.
Toutes choses qui ne laissent pas indifférents les chefs d’Etat et de gouvernements rassemblés au sein de l’Organisation des Nations unies. Voilà pourquoi tant la question est préoccupante, tant les initiatives sont nombreuses si bien qu’après les engagements pris lors de la COP 21 par les Etats, il fallait maintenant un acte pour les matérialiser, d’où la rencontre de New York tenue le vendredi 22 avril.
Ainsi, du haut du gigantesque immeuble qui abrite le siège des Nations unies à New York City, ce sont 171 pays qui ont marqué leur accord pour la lutte contre ce phénomène. Cet accord vise à contenir la température moyenne de la planète en dessous de deux degrés celcius par rapport au niveau pré-industriel et de poursuivre l’action menée pour limiter cette température à 1,5°C par rapport au niveau pré-industriel.
Pour le chef du gouvernement burkinabè, Paul Kaba Thiéba, cette rencontre constitue une étape importante puisque parmi les pays signataires, si 55 ratifient, l’accord peut rentrer en vigueur. “Le Burkina étant sensible aux questions du climat il a décidé de préserver la planète qui est notre maison commune mais au-delà il y a des avancées au niveau international dont l’adoption du principe de la taxation du carbone, le principe de la constitution de fonds de 100 milliards de dollars à l’horizon 2020 pour aider les pays les moins avancés qui ne sont pas pollueurs mais qui vont devoir faire des efforts pour polluer moins”.
Pour joindre donc l’utile à l'agréable, chacun des chefs d’Etat et de gouvernement a eu droit à 3 minutes pour se prononcer et donner son accord quand bien même il a apposé sa signature sur le document.
Pour le Premier ministre, il était de l’intérêt d’être présent à cette rencontre de haut niveau parce que les fonds permettront d’atténuer les effets des changements climatiques, d’adapter les outils de production, la politique environnementale à cette nouvelle exigence qu’est la préservation de la nature, mais aussi de transférer des technologies vertes en vue de développer une économie verte plus soucieuse de la préservation de la nature pour les générations présentes et celles à venir.
Ebou Mireille Bayala
Depuis New York City
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Encadré
Carnets d’audiences
- Le chef du gouvernement a été reçu en audience après la cérémonie officielle de signature de l’Accord par le directeur de cabinet du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon. Il a été question de la situation nationale, du processus politique, de l’évolution de la situation économique du Burkina, du développement social, des élections législatives et du processus de réconciliation nationale dans son ensemble.
Un entretien qui vaut son pesant d’or puisque le Burkina a été séance tenante invité à une réunion qui aura lieu à New York le 12 mai 2016. Une occasion pour le Burkina de venir exposer devant un parterre de bailleurs ses besoins à la suite de l’élection démocratique, ceux liés aux attaques terroristes et le chômage.
- Paul Kaba Thiéba a également été reçu par le sous-secrétaire général chargé de la consolidation de la paix, Fernandez Taranco, pour les mêmes préoccupations. Il s’est donc réjoui de la volonté manifeste du système des Nations unies à accompagner le Pays des hommes intègres.