C'est la forêt classée de Kari dans la commune urbaine de Dédougou qui a servi de cadre de lancement de la campagne nationale de reforestation édition 2014. Loin d'être une tradition, cette journée, a soutenu Bongnessan Arsène Yé, représentant le Premier ministre, est l'expression de la volonté affichée de l'Etat et de ses partenaires à s'engager dans la restauration et la préservation du couvert végétal. En effet, les résultats des investigations, a-t-il poursuivi, montrent que malgré sa biodiversité appréciable, le Burkina Faso connaît une dégradation accélérée depuis les années 90 «compromettant ainsi dangereusement tous les efforts de conservation». Cent dix mille (110 000) hectares de formations végétales, aux dires du ministre d'Etat, ministre chargé des Réformes politiques, Dr Bongnessan Arsène Yé, sont reconvertis en exploitation agricole. Aussi, l'intégrité des aires classées sont de plus en plus menacée, caractérisée par le non-respect de la réglementation en vigueur. C'est ce constat qui impose au gouvernement le renforcement des dispositions relatives à la protection des ressources forestières et à la sauvegarde de la diversité biologique, d'où l'organisation de la campagne nationale de reforestation depuis un certain temps dans le pays dont l'objectif est non seulement de planter de nouvelles espèces de plants mais aussi de protéger celles existant. Pour cette campagne 2014, les orientations sont axées sur la poursuite de l'implication et la responsabilisation des collectivités territoriales dans le processus de création et de gestion des forêts communales et/ ou des espaces de conservation et la poursuite de la mise en œuvre du concept «plantons responsable».
Une commune, une forêt
Il s'agit également de la prise en charge du coût des plants à mettre en terre par les institutions et les ministères eux-mêmes dans le cadre de l'opération «1000 plants par institution et par ministère» pour lutter contre les effets du changement climatique, la consolidation des acquis de la campagne antérieure et l'organisation de concours de la meilleure forêt communale. La poursuite de l'information, la sensibilisation et la formation des collectivités territoriales sur la création et la gestion des espaces de conservation sera aussi renforcée. Pour la réussite de cette campagne de reforestation, le gouvernement ambitionne impliquer toutes les couches du pays à travers la responsabilisation des collectivités territoriales, d'où le thème : «Une commune, une forêt pour lutter contre la déforestation» qui traduit l'étroite relation qui existe entre la décentralisation et la lutte contre la désertification. Ce thème que le représentant du chef du gouvernement, trouve fédérateur, «s'inscrit dans la logique de responsabilité accrue et surtout d'action collective et individuelle des acteurs», dit-il. Pour la présente campagne, il s'agira essentiellement, selon Bongnessan Arsène Yé, de mettre l'accent sur la restauration ainsi que la création de nouvelles forêts pour accroître le taux de couverture végétale. Pour ce faire, une invite a été lancée aux communes à engager des actions en marge des plantations de routine en vue de s'impliquer dans cette bataille de lutte contre la désertification. Tout en rappelant les conséquences causées par la dégradation de l'environnement, le parrain de cette campagne de reforestation de l'année 2014, S.E.M Shen Cheng-Hong, ambassadeur de la République de Chine Taïwan au Burkina, a appelé le peuple burkinabè à faire sienne cette lutte contre la dégradation du couvert végétal. «Chers amis, continuez de lutter contre ces adversités qui se manifestent de nos jours, surtout par les effets néfastes de changement climatique sur la société et les ressources naturelles, et la dégradation continue des écosystèmes terrestres et aquatiques», a-t-il lancé. Pour sa contribution, son Excellence a engagé son pays à soutenir le «pays des Hommes intègres» dans cet élan de stopper la dégradation du couvert végétal. Pour montrer l'implication de la gent féminine dans cette lutte contre la déforestation, les épouses des membres du gouvernement se sont retrouvées sur le site de la Maison de la femme de Dédougou où elles ont mis en terre une cinquantaine de plants engageant ainsi toutes les femmes du pays à faire de ce combat, le leur.
Kamélé FAYAMA
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