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Dédougou : Les huiliers sollicitent le soutien de Zida

| 30.12.2014
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Dédougou : Les huiliers sollicitent le soutien de Zida
© DR / Autre Presse
Dédougou : Les huiliers sollicitent le soutien de Zida
La ville de Dédougou dispose de trois unités de production des produits alimentaires et de bétail, communément appelées huileries. Avec le temps, elles ont du mal à faire face à la concurrence déloyale qui gangrène le secteur. Conséquence, ces unités de production subissent une mévente de leurs productions.


Au regard de la gravité de la situation, certains promoteurs envisageraient de mettre la clé sous le paillasson. Du moins, si rien n'est fait pour remédier à la situation dans les plus brefs délais. Le Président Directeur général de la société Tibi Sékou et fils (SOTISEF) que nous avons rencontré à ce sujet, appelle les nouvelles autorités à se pencher véritablement sur la question.

Implantée en pleine zone industrielle de Dédougou sous autorisation du ministère de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat en 2006, la société Tibi Sékou et fils s'étend sur un terrain d'environ cinq hectares. C'est l'une des premières unités industrielles à se lancer dans la production des produits alimentaires et de bétail dans la cité de Bankuy. En plus de son usine, elle compte également une administration et un laboratoire qui assure le contrôle de la qualité de sa production. C'est à partir de 2007, soit une année après sa mise en place, que les premiers bidons d'huile estampillés SOTISEF sont aperçus sur le marché. Au bout de quelques mois, la société comme la plupart des unités de production de la ville parvient à se démarquer grâce à la qualité de ses productions. Très vite, elle conquit le choix de nombreux Burkinabè. Résultat, sa production annuelle passe de 200.000 à 300.000 litres entre 2007 et 2010 puis à plus de 400.000 litres entre 2011 et 2014. Aujourd'hui, l'huile SOTISEF est vendue sur commande dans nombre de pays dans la sous-région dont au Mali voisin. Pour son Directeur Général, Sékou Tibi, c'est surtout la bonne qualité de la production qui est à la base de ces résultats. «L'huile est soumise à un premier contrôle à l'étape brute avant d'être évacuée au niveau de la raffinerie où elle est débarrassée de ses résidus. Elle passe ensuite à la cuisson puis retourne à la raffinerie avant d'être transportée au laboratoire où des spécialistes procèdent à un dernier contrôle avant la mise sur le marché», explique-t-il.

Une quantité importante de stock invendue

Comme la plupart des unités de production, la société Tibi Sékou et fils rencontre d'énormes difficultés, au dire de son Président directeur général. Ces difficultés sont liées notamment à l'explosion anarchique d'unités de production, l'obtention de la graine de coton, la concurrence déloyale qui constitue un blocage à l'écoulement des productions sur le marché. «Chaque année, nous rencontrons de sérieuses difficultés pour écouler nos productions. «Par exemple l'année dernière, nous n'avons pas pu écouler une bonne partie de notre production. Si on ajoute cela aux stocks invendus des autres unités, ce sont des milliers de litres d'huile qui restent chaque années dans les magasins faute de clientèles», indique le PDG de SOTISEF. Face à la situation, celui-ci propose qu'à défaut d'interdire l'importation de l'huile, l'Etat burkinabè doit travailler à réduire la quantité d'huile importée sur le territoire national afin de permettre aux producteurs locaux d'écouler leurs différentes productions sans difficultés. S'agissant de l'explosion anarchique d'unités de production, Sékou Tibi estime là également que la solution ne peut venir que de l'Etat, qui doit veiller à y mettre véritablement de l'ordre. «Vous voyez dans ce secteur on y trouve du tout. Certaines huileries sont légalement installées et d'autres non. Moi par exemple qui détiens tous les documents autorisant l'implantation de mon huilerie, si je dois évoquer la question, ceux qui n'en ont pas diront que je suis jaloux», assure-t-il. Toutefois, le patron de SOTISEF espère que les nouveaux dirigeants du pays seront plus regardantes sur la question à l'effet de permettre aux huiliers légalement installés de profiter du fruit de leurs investissements et d'en faire profiter la nation entière. La SOTISEF dispose à ce jour d'environ une dizaine d'emplois permanents et une vingtaine d'emplois occasionnels. A cette campagne 2014-2015 qui vient de démarrer, la société compte aller au-delà de ses prévisions habituelles en mettant sur le marché environ 500.000 litres d'huile. «Les agents sont déterminés. Reste maintenant la disponibilité de la graine de coton pour éviter des moments de rupture comme c'est le cas assez souvent», indique lePDG de SOTISEF.

Demande de renouvellement des chambres consulaires: «Je ne suis pas au courant»

Le Directeur Général de la SOTISEF est aussi le Président régional de la Chambre consulaire de la Boucle du Mouhoun. Suite aux évènements des 30 et 31 octobre 2014, des voix se lèvent de plus en plus pour réclamer le changement des dirigeants à la tête de ces structures. Interrogé sur la question, l'homme s'est voulu moins bavard. «Je n'en sais rien du tout, car jusqu'à présent, je n'ai reçu aucune information à ce sujet de ma hiérarchie. Mais s'il se passe réellement quelque chose, je serai informé au même titre que les autres», déclare-t-il avant de conclure:«Que l'esprit de paix gagne tous les Burkinabè et que l'intérêt suprême de la nation soit préservé ».

Ousmane TRAORE

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