Grand fut l'étonnement du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, de constater le taux de réalisation du chantier des infrastructures de la Société de transformation des fruits et légumes (STFL), le lundi 11 août à Loumbila, à la sortie-Est de Ouagadougou. Il est de 24% pour les activités de génie civil et de 70% pour l'installation des équipements. Après quatre ans de travaux, le chef du gouvernement reste perplexe pour la suite. "Après avoir fait le tour des locaux, j'affirme que je ne suis pas content", a-t-il dit. Pour lui, le projet tient à cœur le président du Faso, Blaise Compaoré. "C'est un grand projet du chef de l'Etat qui, dans son programme politique, a entrepris de réaliser une usine de fruits et légumes afin de soutenir les producteurs du pays", a précisé Luc Adolphe Tiao. Selon lui, le projet n'a pas été conduit comme il le faut, d'où le retard, alors que les investissements financiers ont été effectués. "Aujourd'hui, on a largement dépassé le budget. Nous sommes à 12 milliards de F CFA, pour une prévision totale de 8 milliards de F CFA", a expliqué le chef du gouvernement. Pourtant, a-t-il poursuivi, l’usine a encore besoin d'environ 6 milliards de F CFA pour sortir véritablement de terre.
A l'issue de la visite, le Premier ministre a pris des mesures pour l’achèvement du chantier dans les mois à venir. Ainsi, il dit avoir instruit le ministre du Commerce et celui des Finances sur l'impérative nécessité de la réalisation du projet. Car plus le temps passe, les équipements déjà acquis finiront par être caducs, a justifié le chef du gouvernement. Néanmoins, Luc Adolphe Tiao a félicité et encouragé les acteurs œuvrant sur le site pour leur disponibilité à rattraper le temps perdu. Mieux, il a informé que le comité interministériel mis en place a une stratégie qui sera appliquée dès la rentrée gouvernementale en septembre prochain.
Un entretien à huis clos a également eu lieu entre le Premier ministre et le personnel de l'usine pour comprendre davantage la lenteur des travaux. Pour la directrice générale de la STFL, Kadiatou Boyarm, le projet a duré plus de cinq ans. Et au moment où elle prenait les rênes de la société, le retard était déjà consommé. "Je suis arrivée récemment à la tête de la société, mais le constat est que beaucoup de dépenses ont été faites, malheureusement peu de travaux ont été réalisés, " a-t-elle soutenu. Kadiatou Boyarm a confié que le souci actuel est de relever le défi, même si la tâche s'annonce pénible. Toutefois, elle a convié les acteurs à garder l'espoir, car précise-t-elle, "il y a des perspectives ainsi que des propositions de solutions pour faire tourner l'usine dans de plus brefs délais". Et la directrice générale de la société d'estimer que sans un audit organisationnel, financier et social, il est impossible de donner une date butoir. Pour le ministre en charge du commerce, Arthur Kafando, tous les acteurs vont s'atteler conformément à la remarque du chef du gouvernement pour être dans les échéances. Il s'est dit confiant que le projet va incessamment aboutir et offrir des perspectives aux producteurs. " Car, si le Burkina Faso n'arrive pas à faire la transformation de l'agro-industrie, il restera toujours un pays d'importation", a dit M. Kafando. L'usine est en construction sur un terrain de 14 hectares. Les locaux de maintenance, la chaudière et les magasins sont entre autres des infrastructures qui dressent leurs colonnes sur le site pour le moment. Quelques équipements sont aussi en place mais pas fonctionnels.
Wanlé Gérard COULIBALY
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