«Dans ma lettre de mission, le prix du loyer est pris en compte. Nous allons soumettre un texte sur le bail locatif, (...) qui va avec le concours des spécialistes fixer le prix du loyer en tenant compte d'un certain nombre de caractéristiques de sorte que quelqu'un ne vienne pas augmenter le loyer tout simplement parce qu'on a fait un goudron à côté de son domicile, comme s'il y avait participé». Voici un extrait d'une déclaration du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Réné Bagoro, interpellé le 24 décembre 2014, lors du premier point de presse du gouvernement.
En effet, le prix du loyer préoccupe plus d'un Burkinabè car, pour la plupart, ils dorment en location dans les grandes villes du pays. Avec cette nouvelle donne, le Burkinabè moyen nourrit désormais l'espoir de pouvoir se loger à un prix à la portée de sa bourse. Mais une chose est de voter la loi et une autre est de se pencher sur ceux qu'on pourrait appeler les «hors-la-loi» que sont les démarcheurs qui servent d'intermédiaire entre le propriétaire et l'éventuel locataire. Ces démarcheurs font monter les enchères du fait qu'en plus des 2000 F CFA de carburant qu'ils exigent avant d'indiquer le local, ils réclament aussi la moitié d'un mois de loyer.
Selon des témoignages, il arrive même que certains démarcheurs gonflent le prix des loyers à la tête du client et retirent chaque mois le surplus avec le propriétaire du local. Allez-y comprendre donc que celui qui n'a ni parcelle, ni maison à louer, du simple fait d'être un intermédiaire de force, s'arroge tous ces droits. Surtout que ce dernier ne paie pas de taxe liée à cette activité non encore règlementée.
En attendant que les autorités y voient plus clair, les démarcheurs vivent sur le dos des locataires. Ce, avec la complicité des bailleurs, de telle sorte que sans passer par un démarcheur, il est difficile, voire impossible de trouver une maison en location surtout à Ouagadougou. Avec le changement de régime avec son lot de redressements, espérons que la profession des démarcheurs soit organisée pour n'être pas sangsue.
Omar Compaoré
