Transport ferroviaire : la lune de miel continue pour Bolloré

| 13.08.2016
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Transport ferroviaire : la lune de miel continue pour Bolloré
© DR / Autre Presse
Transport ferroviaire : la lune de miel continue pour Bolloré
C’est SITARAIL, filiale du Groupe Bolloré, qui gère le transport ferroviaire entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Cela dure depuis 22 ans et va encore perdurer. Ainsi en ont décidé les gouvernements burkinabè et ivoirien. En effet, le vendredi 29 juillet 2016, ils ont officiellement signé avec SITARAIL une convention de concession révisée pour la gestion et l’exploitation du réseau de chemin de fer reliant Abidjan – Ouagadougou - Kaya.

Cela, en marge de la 5ème réunion du Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre les deux pays. Dans ce cadre, SITARAIL doit renouveler complètement 852 km de voies ferrées et rénover de nombreuses gares. Le Premier burkinabè, Paul Kaba Thièba a précisé dans au cours de sa dernière rencontre avec la presse, que Bolloré devait réaliser aussi le prolongement des rails de Kaya à Tambao. Ces travaux qui vont commencer dès septembre 2016, doivent permettre de moderniser le réseau et d’augmenter sensiblement la capacité de transport ferroviaire entre la Côte d’Ivoire et le pays des hommes intègres. Il faut noter que SITARAIL gère déjà 1260 km de voies ferrées entre les deux pays, emploie 1450 salariés et assure le transport de 300 000 voyageurs et de 900 000 tonnes de fret par an.

Le nouveau contrat étend les responsabilités de SITARAIL, non seulement à la voie ferrée et aux ouvrages d’art, mais aussi aux ateliers industriels de maintenance et aux gares de passage. Le renouvellement de cette convention est salué par Eric Melet, le président de Bolloré Railways pour qui : «Le Groupe Bolloré remercie les Etats de Côte d’Ivoire et du Burkina Faso pour leur confiance. La signature de cette nouvelle convention marque une étape clé qui s’inscrit en droite ligne des efforts importants déployés par le Groupe Bolloré depuis la création de SITARAIL. L’attractivité du chemin de fer, outil d’intégration régional essentiel, s’en trouvera considérablement renforcée et permettra d’accueillir de nouveaux trafics, tels que le minerai, induits par la croissance de long terme de la sous-région. Nous sommes fiers de contribuer ainsi à développer l’activité économique et le lien social en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso».

Ainsi vu, on peut donc penser que ce partenariat entre Bolloré d’une part et les Etats ivoirien et burkinabè d’autre part, est un partenariat gagnant/gagnant. Sauf que Bolloré obtient par la même occasion un quasi-monopole en matière de transport. Car, le Groupe Bolloré qui gère aussi les principaux ports par lesquels transitent les importations et exportations de nos pays. Ce qui constitue une menace réelle pour les consommateurs ivoiriens et burkinabè. Parce qu’il ne faut pas minimiser les risques de surfacturation en pareille circonstance. Les autorités en charge des questions de concurrence des organisations d’intégration régionales que sont l’UEMOA et la CEDEAO devraient pouvoir s’en saisir. Parce qu’il y va de la souveraineté même de nos Etats.

Aly KONATE
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