Sur les milliers d'étudiants déguerpis des cités universitaires depuis le 2 août 2013, jusqu'à hier vers 11h30, pas un seul n'avait accepté l'offre du ministère de l'Action sociale et de la Solidarité nationale. Ce constat, nous l'avons fait lorsque nous nous sommes rendus au stade du 4-Août pour voir si les étudiants déguerpis des cités universitaires se faisaient enregistrer par les agents du ministère de l'Action sociale et de la Solidarité nationale en vue de bénéficier de l'offre de ce département.

Mais quelle ne fut notre surprise lorsque nous arrivâmes sur les lieux ! Une longue file d'attente. Nous étions loin de nous imaginer qu'il ne s'agissait pas d'étudiants mais de personnes venues se faire enregistrer pour souscrire à des parcelles. Mais où étaient donc ces étudiants ? Eh bien, ils étaient une quinzaine à l'une des entrées du stade du 4-Août, pas pour s'inscrire pour bénéficier de l'offre du département en charge de l'Action sociale mais pour attendre leurs camarades afin de les diriger vers des sites où les prennent en charge de bonnes volontés.

A les en croire, ils comptent travailler à une désobéissance à l'autorité ministérielle et à un sabotage. «C'est ridicule que le gouvernement revienne sur sa décision, nous proposant d'aller au stade», lance un étudiant. Et un autre d'ajouter : «Le ministère de l'Action sociale et de la Solidarité nationale était là lorsque le gouvernement a décidé de nous chasser. Maintenant que nous sommes dans la rue et que de bonnes volontés volent à notre secours, il veut jouer au pompier. Sa proposition est bonne, mais qu'il la garde». Au nombre de ceux qui viennent en aide aux étudiants, il y a des acteurs de la société civile. «Nous sommes venus inviter les étudiants à rejoindre les sites que nous leur proposons dans les différents quartiers de la ville de Ouagadougou, et déjà une centaine a été accueillie», a ainsi confié Marcel Tankoano du M 21.

Pour le directeur du plaidoyer et de la mobilisation sociale, Dédougou Gildas Dakuyo, présent sur les lieux depuis 8h, c'est non seulement des chambres, mais aussi la restauration et les œuvres sanitaires qui sont proposées aux étudiants. «Nous sommes là pour enregistrer les étudiants; malheureusement depuis ce matin à 8h, nous n'en avons enregistré aucun. Initialement, ces derniers devaient être hébergés au stade du 4-Août, mais ç'a été délocalisé à l'INJEPS».

Ebou Mireille Bayala