Mouvement de solidarité pour le droit au logement : Le cri du cœur du président Seydou Traoré

| 06.09.2013
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Mouvement de solidarité pour le droit au logement : Le cri du cœur du président Seydou Traoré
© DR / Autre Presse
Mouvement de solidarité pour le droit au logement : Le cri du cœur du président Seydou Traoré
Après plus d'une dizaine d'années de lutte, le Mouvement de solidarité pour le droit au logement (MPS DRO. L) a conquis une place dans le paysage des associations qui luttent pour la défense des intérêts des populations. Son président, Seydou Traoré, rencontré, le 2 septembre 2013 à Ouagadougou, estime que son combat à permis à de nombreuses familles d'avoir un toit.

Le combat de Seydou Traoré pour le droit au logement remonte à 1999. Il explique qu'il a constaté que des problèmes émaillaient le lotissement de la zone avoisinant le camp militaire de l'ex-secteur n°30, dans l'arrondissement de Bogodogo. Et que le maire de la commune de Ouagadougou, Simon Compaoré, avait ordonné l'arrêt de tous les lotissements. C'est alors, dit-il, que des habitants sont venus demander le concours du Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples (MBDHP).
Selon M. Traoré, c'est en tant que membre actif de la structure qu'il a été désigné par les responsables d'alors du mouvement pour aller sensibiliser les populations, assurer leur protection et les défendre, afin qu'elles puissent bénéficier de parcelles. Partant de ce fait, Seydou Traoré affirme avoir dirigé un comité de crise qui tenait des rencontres, tous les dimanches avec les habitants. Et que c'est finalement le 10 mai 2001, après que le cabinet commis à la tâche, eut déposé son rapport, que le maire central a autorisé la reprise du lotissement.
Quand on lui pose la question de savoir comment il est passé d'un comité de crise à une association, il répond : « On m'a imposé, on ne voulait pas d'un comité de crise, mais une association pour siéger dans la commission d'attribution des parcelles ». C'est à partir de là, avec le soutien de Maxime Ouédraogo, président d'honneur de la structure naissante et président du MBDHP de la province du Kadiogo, que tout est parti. « Ainsi, le 19 août 2002, nous avons obtenu notre récépissé », lâche-t-il. Il révèle qu'avec leur concours, le processus d'attribution de parcelles s'est bien déroulé : « Pour la première fois dans l'histoire de Bogodogo, tout le monde a eu une parcelle, 6334 personnes. Je dis bien tout le monde. Mme le maire même était surprise et elle ne l'a pas caché ». Depuis cette période, Seydou Traoré indique qu'il travaille en collaboration avec la mairie. Et que son credo est de faire en sorte que les autorités se démènent pour que tout le monde puisse avoir une parcelle. Il confie que le siège de son association, sise au secteur n°51 de Ouagadougou, est ouvert à tous les usagers. A ce jour, il mentionne qu'il reçoit des personnes qui ont été expropriées de leurs parcelles, des locataires et des propriétaires de maison.

Une association au service de l'Etat

Le président Seydou Traoré dit qu'il reçoit en moyenne 3 à 4 personnes par jour pour des prestations de services et parvient à des règlements à l'amiable, en ce sens que les protagonistes ne souhaitent pas se confronter en justice. Sauf, relève-t-il, le cas d'une locatrice de nationalité étrangère qui résidait à Songnaba. Il avance qu'il y a, à peine, un mois, son « bailleur » l'a bastonnée et mise à la porte après l'avoir privée d'électricité. Ce dossier, souligne-t-il, est dans ses mains. A l'en croire, la dame est venue verser, à la date du 2 septembre 2013, une somme représentant la prestation d'un huissier de justice qui va entamer les démarches pour qu'elle soit dédommagée pour les coups et blessures qu'elle a subis.
M. Traoré révèle que son association est sollicitée dans des villes de l'intérieur du pays. Il parle de Kindi, dans le Centre-Ouest, Titao, dans le Nord et Fada N'Gourma, dans l'Est. Mais, il laisse entendre que faute de moyens, l'association n'a pu effectuer le déplacement. A entendre Seydou Traoré, les nombreuses difficultés rencontrées sont notamment le manque de moyens financiers et le bureau inconvenablement équipé. En dehors de l'Organisation non gouvernementale (ONG) Emmaüs/ solidarité Ouagadougou et ONU/ Habitat qui collaborent avec son association, M. Traoré souligne qu'il n'a pas d'autres partenaires. C'est pourquoi, il invite les autorités compétentes à appuyer son association, car, pour lui, la structure travaille pour l'Etat burkinabè, en contribuant à l'apaisement des tensions sociales un peu partout.
Son appel se résume à ceci :
« Le ministre de l'Administration territoriale, le ministre de l'Habitat, celui des collectivités territoriales, celui de l'Action sociale et de la Solidarité nationale, le Premier ministre, le maire de Ouagadougou et ceux des arrondissements savent très bien que notre association existe. Je leur demande seulement de nous donner des coups de main ».
M. Traoré a fini par demander aux ONG de venir vers sa structure qui soutient et protège ceux pour qui elles sont sur le terrain. Il a sollicité du matériel d'équipement, du matériel roulant et un siège digne de la renommée de sa structure qui travaille depuis un peu plus de 11 ans pour le bonheur des populations.

Adama BAYALA
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