Le Conseil national de la Transition (CNT) a ratifié le 5 mai 2015, des accords de prêts d'environ 150 milliards de F CFA pour l'aménagement et le bitumage de 444 kilomètres de routes. Il s'agit des tronçons Didir-Toma-Tougan (84 kilomètres) et Dédougou-Tougan (91 kilomètres) dans la Boucle du Mouhoun, Kongousi-Yargo-Djibo (96 kilomètres) dans les régions du Centre-nord et du Sahel, Tenkodogo-Ouanda (28 kilomètres) dans le Centre-est et le tronçon Kantchari-Diapaga-frontière du Bénin (145 kilomètres) dans la région de l'Est. Chaque route aura une plateforme dont la largeur est de 10 mètres en milieu rural et 12 mètres en ville avec une vitesse de référence de 100 kilomètres par heure, une chaussée de 7 mètres de largeur et deux accotements de 1,5 mètre chacun. En agglomération, la largeur de la chaussée sera portée à 8 mètres et celle des accotements à 2 mètres. Les travaux commenceront en décembre 2015 pour le tronçon Kongoussi-Yargo-Djibo, avec un délai d'exécution de 18 mois. Le début des travaux est prévu pour janvier 2016 pour les routes Didir-Toma-Tougan et Dédougou-Tougan et en juin 2016 pour l'axe Kantchari-Diapaga-frontière du Bénin avec un délai d'exécution de 24 mois pour les trois. Ces révélations ont été faites par le ministre des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports, Daouda Traoré dans l'émission «Face à la presse» tenue, le mardi 19 mai 2015, à Ouagadougou. Il a outre signifié que la réalisation de ces infrastructures routières entre dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie du secteur des transports pour la période 2011-2025. Il a soutenu que ces tronçons ont été choisis pour leur état de dégradation avancée, leur importance dans les échanges commerciaux nationaux et internationaux et la forte potentialité agricole, pastorale, minière, faunique et touristique des zones traversées. «Le bitumage de ces voies engendrera la fluidité des échanges commerciaux nationaux et internationaux, la réduction des temps de transport, des coûts d'exploitation des véhicules, le renforcement des corridors et l'intégration économique sous-régionale», a-t-il expliqué. Au vu de l'importance des infrastructures routières dans le développement du Burkina Faso, le ministre Traoré a rassuré que « le gouvernement prendra toutes les dispositions pour la réalisation d'infrastructures de qualité ».
Vers la satisfaction des chauffeurs routiers
La facilitation des échanges commerciaux suppose des bonnes routes mais aussi des transporteurs épanouis. Aussi, le ministre Traoré a indiqué que son département s'est beaucoup investi dans la recherche de solutions aux problèmes des chauffeurs routiers qui avaient observé une grève les 30 et 31 mars 2015. Ils demandaient l'application de la convention collective sectorielle des transports routiers dont leur déclaration à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), la baisse du coût de la formation pour l'obtention du permis de conduire de catégorie E, la fin des tracasseries routières et l'opérationnalisation du Poste de contrôle juxtaposé (PCJ) de Cinkansé. Bonnes nouvelles pour les chauffeurs car le ministre Daouda Traoré a soutenu que la Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM), exige dorénavant la présentation de la carte d'affiliation à la CNSS du chauffeur avant la délivrance ou le renouvellement de la carte de transporteur routier. A l'en croire, lors des contrôles routiers, l'Office national de la sécurité routière (ONASER) exige également la carte d'affiliation à la CNSS du chauffeur. «Nous avons aussi adressé une lettre au Centre de contrôle des véhicules automobiles (CCVA) afin que la délivrance de la visite technique soit conditionnée par l'affiliation à la CNSS du conducteur. Ces mesures contraindront les employeurs à déclarer les chauffeurs à la CNSS», a-t-il affirmé. Concernant la réduction du coût du permis de catégorie E, Daouda Traoré a avancé qu'un atelier tenu en avril passé sur la question a recommandé, entre autres, la réduction du volume horaire de la formation de 120 à 90 heures, sans toucher au contenu des cours dispensés et la réduction du coût de la formation sur cette base. «Nous ouvrirons prochainement dans les régions, des auto-écoles pour la formation au permis de catégorie E qui n'est actuellement accessible qu'à Ouagadougou», a-t-il ajouté. Concernant les tracasseries routières, il a soutenu que ces pratiques prendront fin avec le parachèvement et la mise en œuvre du Plan national de contrôles routiers (PNCR). S'agissant de l'opérationnalisation du PCJ, il a indiqué que des rencontres tenues avec l'ensemble des acteurs ont convenu d'un calendrier pour le fonctionnement optimum du poste d'ici août 2015. Pour ce qui est de l'application effective de la convention collective, le ministre Traoré a affirmé qu'elle trouvera une réponse adéquate avec la modernisation et la professionnalisation de l'industrie du transport, projet en cours de finalisation par son département.
Eliane SOME
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