Escroquerie : le chef, l’avocat, l’huissier et le terrain de 990 m2

| 16.03.2015
Réagir
Photo d'archives, utlisée à titre d'illustration
© DR / Autre Presse
Photo d'archives, utlisée à titre d'illustration
La société Palingwendé est une de commercialisation de boissons de tout genre. Dans le cadre de ses activités, le Directeur général (DG) de la société s'est octroyé un terrain d'une superficie de 990 m2 en 2002. Ce terrain est, depuis cette même, année source de problèmes. Dans le but de mettre à nue cette situation qui perdure, celui-ci a tenu une conférence de presse le samedi 14 mars dernier à Ouagadougou. Preuves à l'appui, sa version de l'histoire été livrée aux médias présents.

 

Le DG de la société, en outre Chef coutumier du village de Kindi, Zoundi Timbila Albert, a acheté un terrain en 2002, après avoir été convaincu par une ordonnance judiciaire. Séance tenante, il signe un chèque de 25 millions de francs CFA comme prix d'achat de la parcelle, et un autre de 2 300 000 francs pour des « frais de justice ».
A l'entame des travaux, des véhicules étaient parqués sur le terrain, empêchant les activités. Faute de client pour les acheter, il est obligé de les acheter à 4 750 000 francs CFA. Un bâtiment à niveau (R+2) est implanté aussitôt, mais ne sera pas achevé, car le 03 octobre de la même année, le chef est sommé de se présenter le 22 octobre au tribunal. On lui demande de mettre fin aux travaux, parce que la vente du terrain est suspendue.

Où sont rentrés les 2 300 000 francs CFA ?

Me Hamidou SAWADOGO, avocat et ex maire de Kalsaka, est celui qui avait été l'intermédiaire dans la vente du terrain. Après avoir contacté celui-ci, le DG de Palingwendé, puisque n'ayant pas eu gain de cause, lui demande alors à être remboursé.
L'avocat l'informe que l'argent se trouve avec un juge commissaire, PODA Latin. Celui-ci, à son tour, redirige le DG vers Zampou Boukari, liquidateur de la société. Ce dernier est enjoint par le juge commissaire de rembourser les sous, en la date du 13 février 2003. Mais la totalité de la somme n'est pas restituée. En effet, 25 millions de F.CFA sont remboursés, mais le sieur Zampou prétend n'avoir pas reçu la somme des 2 300 000 francs des mains de l'avocat Hamidou Sawadogo.
Zoundi T. Albert se rend alors compte qu'il est victime d'escroquerie, car cette somme est restée dans la poche de Me Hamidou Sawadogo. Depuis lors, l'affaire est ainsi restée sous silence. C'est dix ans après, soit le 17 décembre 2013, que Me Minoungou, huissier de justice, procède ensuite à la destruction du bâtiment, qui était toujours au stade du premier niveau de construction.

La décision de justice mise en application par l'huissier est irrégulière...

Après vérification, il s'avère plus tard que la décision de justice mise en application par l'huissier est irrégulière. Le terrain semble être aujourd'hui la propriété de Ouédraogo Noaga André, qui ignore encore que c'est au tribunal de décider de la suite des choses sur ce terrain, selon l'ex proprio, Zoundi Albert.
Après avoir investi 31 124 334 de francs CFA sur le terrain, le DG de Paligwendé attend aujourd'hui deux alternatives : soit l'annulation de l'ordonnance qui a conduit à la destruction du bâtiment, soit le remboursement des investissements opérés, avec, dans tous les deux cas, une indemnisation. Pour la somme des 2 300 000 francs, il a déposé une plainte contre Me Hamidou Sawadogo, qui est restée sans suite.

Aujourd'hui, il espère et sollicite l'aide du gouvernement pour lui permettre de rentrer en possession de ses droits. Par ailleurs, Zoundi Albert profite de l'occasion pour interpeller la population sur le caractère délictueux de ce terrain, sis au quartier tampouy de Ouagadougou, parcelle no 02, lot 02, section NS, face à une boulangerie de la place. Il demande à tous de s'abstenir de l'acheter, s'il y avait des propositions en ce sens.

Cheick Omar J. BANDAOGO
(Stagiaire)

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité