Qui mieux que le directeur général de l'Urbanisme et des Travaux fonciers, Léon-Paul Toé, pour présenter l'initiative? «L'opération Cité Relais de Saponé, situé à 25 kilomètres de Ouagadougou, est une activité du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme exécutée par la Direction générale de l'urbanisme et des travaux fonciers, qui a pour but de mettre à la disposition de la population des parcelles viabilisées sur un site aménagé. Une souscription a été ouverte à cet effet le mardi 6 août 2013 pour 6 000 tickets de tombola à 5 000 F CFA l'unité. L'opération est close, car tous les tickets ont été vendus à ce jour (NDLR : hier lundi 12 août 2013), et un tirage au sort sera fait le 18 août à partir de 9 h à la maison du Peuple pour désigner les attributaires de 1 900 parcelles, soit une chance sur trois», résume ce dernier. A l'en croire, la parcelle à Saponé coûtera 5 500 francs CFA le mètre carré et sa superficie moyenne est de 360 mètres carrés : «Ce coût comprend les frais de viabilisation, notamment le rechargement des voies, l'adduction d'eau, l'électrification, l'exécution des réseaux de drainage et la réalisation de quelques infrastructures d'accompagnement de la vie en cité.» Les attributaires auront 6 mois à partir du tirage au sort pour s'acquitter de ces frais : une première tranche, qui tourne autour de 450 000 F CFA, est attendue un mois après la publication des résultats, et ensuite ils auront jusqu'en février 2014 pour le paiement intégral. Les attributaires disposeront alors de 5 ans pour mettre en valeur leur terrain.
Cette activité n'est pas une première pour le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme au dire du DG de l'Urbanisme et des Travaux fonciers, car elle est la 6e du genre dans la capitale après celles de Zagtouli, de Kamboinsin, de Saaba, de Bassinko et du secteur 19 de Ouagadougou : «Cette conception est née depuis maintenant une décennie dans le cadre de l'aménagement du Grand-Ouaga afin de réaliser des pôles de vie dans les communes autour de Ouagadougou pour éviter l'étalement urbain. Nous pensons que si ces cités sont bien réalisées, elles vont permettre à long terme d'avoir des pôles de vie où les gens peuvent résider et venir travailler à Ouaga.»
Foi de M. Toé, les fonds récoltés grâce à la vente des tickets sont reversés au Trésor au profit du Fonds d'aménagement urbain, qui a la charge de ce genre d'aménagement : «Il ne faut pas oublier qu'en plus de la viabilisation de l'espace, l'opération en elle-même a un coût, car on associe la LONAB, un huissier de justice ; il faut également organiser les souscriptions et, par la suite, il y a tout un dispositif d'accompagnement des souscripteurs jusqu'à l'attribution.»
A quand donc la prochaine opération ? Il faut d'abord mûrir la réflexion selon Léon-Paul Toé, car dans la structuration du Grand-Ouaga, il faut identifier des pôles d'intérêt avec principalement l'accès facile à la capitale, qui est une des conditions principales à prendre à compte en plus de la dynamique foncière : «Il ne s'agit pas de commercialiser des parcelles ou d'en faire à gauche ou à droite mais de réaliser des cités habitées à terme. C'est en fonction du rythme de réalisation des cités déjà programmées qu'on programme de nouvelles opérations.»
Aussi appelle-t-il les futurs bénéficiaires à avoir un projet de réalisation de leur logement et à s'en référer aux structures compétentes du ministère mises en place pour les accompagner, l'objectif étant qu'une cité prenne effectivement corps sur le site dans 5 ans.
Hyacinthe Sanou