Le bitumage de la route Dédougou-Nouna-frontière du Mali y compris la bretelle de Nouna est désormais une réalité. En effet, le président du Faso, Blaise Compaoré, l'a inaugurée ce samedi 31 mai 2014 à Nouna dans la province de la Kossi. Longue de 143,7 kilomètres, la réalisation de cet axe routier est estimée à plus de 30 milliards de FCFA. La route est large de 10,2m en rase campagne et 12,20m en agglomération. Sa réalisation résulte d'une composante de la convention « Compact » du Millennium chalenge corporation (MCC) signée en 2008 par les gouvernements des Etats-Unis et du Burkina Faso. Lancés le 19 janvier 2012, les travaux de construction de cet axe ont été assurés par l'entreprise SOROUBAT.
Selon la conseillère spéciale du Président-directeur général du MCC, Cassandra Butts, cette route réduit le temps nécessaire pour se rendre dans les centres de santé et les écoles. « Elle relie les marchés de Bobo-Dioulasso et de Dédougou, le Mali et la Côte d'Ivoire, où producteurs et grossistes peuvent négocier les produits agricoles », a-t-elle ajouté. Elle a indiqué que cette route traverse 16 communautés de Dédougou à Nouna et au-delà jusqu'à la frontière du Mali et relie 130 000 bénéficiaires, en augmentant leurs opportunités de croissance économique. Elle a rappelé que l'objectif du MCC est de travailler avec les pays éligibles, dans le but de les aider à la conceptualisation et à la mise en œuvre des projets qui contribuent à la réduction de la pauvreté, à travers une croissance économique. « Aujourd'hui, ce sont les réalisations issues du partenariat entre le peuple du Burkina Faso et celui des Etats-Unis que nous fêtons ensemble », s'est-elle réjouie.
Quant au ministre des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports, Jean Bertin Ouédraogo, il a souligné que le bitumage de cet axe offre non seulement, un corridor alternatif aux pays de l'hinterland mais surtout, contribue à desservir une région considérée comme le grenier du Burkina Faso. « La construction de cette route permettra de valoriser les énormes potentialités dont regorge la Boucle du Mouhoun et aura pour avantage d'améliorer la mobilité des populations et partant, de dynamiser les échanges avec le Mali », a-t-il précisé. Il a rappelé que le développement et la modernisation des infrastructures de transport ont toujours été une des priorités de l'action gouvernementale. La consistance et la philosophie du projet Désenclavement du MCC s'inscrivent, selon lui, dans cette ambition. Pour lui, au titre des aménagements, ce projet aura permis au Burkina Faso d'engager la construction de 145 km de pistes rurales en cours de réalisation et le bitumage 271km de routes. Au titre des réformes, le Compact du MCC a permis, aux dires du ministre, l'adoption d'un plan quinquennal, assorti d'un Fonds incitatif pour l'entretien périodique (FIEP) et la mise à disposition de l'administration routière, d'un nouveau système de gestion. « La création du FIEP constitue un acquis, en ce sens qu'il a favorisé la mobilisation des fonds nécessaires à la résorption du retard d'entretien de notre réseau », a-t-il poursuivi. Le ministre a enfin rassuré le peuple américain que le Burkina Faso mettra tout en œuvre pour l'entretien de cette route et mais aussi pour garantir sa durabilité afin que les populations en tirent pleinement profit pour l'amélioration de leurs conditions de vie.
Adama SEDGO
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Le président du Faso s'exprime
« Nous sommes là pour nous associer à la liesse de la population de la région de la Boucle du Mouhoun, particulièrement celle de la Kossi suite à l'achèvement de la construction de cette route qui permet de relier facilement le Burkina Faso au Mali. En même temps que la route servira à organiser les échanges entre la région et l'intérieur du pays, il est certain qu'elle offrira des opportunités d'échanges poussées avec les pays voisins. Aussi, à partir de cette route, nous pouvons descendre vers les pays côtiers ; ce qui va stimuler la production économique. Au plan humain, cette région sera plus proche des autres régions. Il faut saluer cette grande générosité du peuple américain et dire combien nous sommes très reconnaissants pour ses divers engagements qui se sont appuyés avant tout sur les attentes des populations. A l'origine, quand le MCC était en étude, les questions qui ont été posées aux habitants étaient de savoir pourquoi ils sont pauvres, pourquoi l'économie ne marche pas dans la région. Et les réponses étaient qu'ils n'avaient pas la possibilité d'aller au Mali vendre leurs productions et qu'ils n'avaient pas de terres aménagées. C'est donc dire que les programmes du MCC s'inscrivent parfaitement dans les attentes des populations ».
A.S.
