Le Programme de développement intégré de la vallée de Samendéni (PDIS), c’est :
- un barrage de 1,5 milliard m3 ;
- une centrale hydro-électrique d’une production annuelle de 18 GWH ;
- l’aménagement de 21 ha ;
- une zone agro-industrielle de 100 ha ;
- le récalibrage du lit du fleuve Mouhoun sur 195 km entre le barrage et Dédougou ;
- la création d’au moins 100 000 emplois. C’est en résumé, ce qu’on peut lire sur l’un des panneaux sur le site du barrage de Samendéni.
C’est d’abord au coordonnateur du PDIS, Abdoulaye Oudraogo, qu’il est revenu de présenter le PDIS au chef du gouvernement, Paul Kaba Thiéba.
De ses explications on note que 10 sites ont été aménagés pour accueillir 6 000 ménages, soit 48 000 personnes délocalisées pour la construction du barrage. Une digue a été construite pour protéger le village de Banzon menacé par le barrage. Et des dispositions sont prises pour évacuer la population du village en cas de nécessité. Le récalibrage du fleuve consiste l’élargir et creuser son lit pour le rendre plus profond, afin d’obtenir le débit souhaité, car le lit du fleuve contient beaucoup d’obstacle à l’écoulement de l’eau. Pour protéger le lit du fleuve, une forêt galerie sera créée sur une bande de 160 m sur chaque berge. La zone agro-industrielle est destinée à accueillir essentiellement des unités de transformation de céréales et de produits maraîchers. Il faut aussi noter que le PDIS et le Programme de développement de la vallée du Sourou sont en concertation pour mieux s’articuler, notamment en matière de gestion de la ressource eau du fleuve Mouhoun.
Les turbines attendues, le déboisement à terminer
A la suite d’Abdoulaye Ouédraogo, le chef de mission de contrôle des travaux de construction du barrage, Bokaïdi Laghzaoui Abdellah a pris la parole. En bref, le barrage comprend comme « éléments : la digue d’une longueur de près de 3 km, l’évacuateur de crues et la vidange de fond avec sa tour et ses vannes. Il évalue à 95 %, le taux de réalisation du barrage. Au titre des difficultés rencontrées, il y a le fait qu’au démarrage, les fouilles ont montré que le terrain n’était pas conforme aux projections. Ce qui a obligé l’entreprise à construire une paroi moulée de fond, pour assurer l’étanchéité du barrage. Les deux soucis du moment sont le déboisement du lit du barrage et les turbines de la centrale hydro-électrique qui ne sont pas encore arrivées sur le site du barrage. En ce qui concerne la livraison des turbines, le fournisseur aurait donné l’assurance que cela sera fait d’ici mi-avril. Ce qui laisse le temps de les monter avant fin juin, date de mise en eau du barrage. S’agissant du déboisement, seulement 983 ha sur 3 200 ont été déboisés. Ce qui a été déboisé n’a pas encore été évacué. Mais, là aussi, on assure que tout sera prêt d’ici la date buttoir de fin juin. C’est après ces explications que le Premier ministre Paul Kaba Thiéba et sa délégation ont arpenté le chantier.
« Merci pour les mesures à notre faveur »
A la suite de la visite de chantier, le Premier ministre a eu une rencontre avec les populations des localités affectées par la construction du barrage. Elle a surtout porté sur les difficultés qui ont entraîné la paralysie des travaux de février à avril 2016. Mais, ce fût surtout l’occasion de saluer les efforts de part et d’autre qui ont permis d’aplanir ces difficultés. Les populations, à travers le Cadre de concertation des personnes déplacées (CCPD) par la construction du barrage de Samendéni, avaient introduit une plate-forme revendicative sur 20 points auprès du gouvernement. Cela a abouti à la signature d’un protocole d’accord sur 17 points. Un protocole d’un coût de 22 milliards F CFA en faveur des populations. Dans le cadre de ce protocole d’accord, une aide de 900 000 F CFA a été accordée à chaque ménage déplacé, 100 km de pistes rurales seront réalisés, 12 adductions d’eau potable simplifiées, des écoles et Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) sont déjà réalisés ou en cours de construction, au profit des populations. Pour tout cela, les populations remercient fortement Paul Kaba Thiéba et son gouvernement. En contrepartie, les populations se sont engagées à libérer le lit du barrage d’ici au 31 mai 2017. Au cours de la rencontre, chaque partie a réaffirmé sa détermination à respecter ses engagements. Le député-maire de Bama, Lassina Gondé, a souhaité que la plaine rizicole de Bama puisse être alimentée par le barrage de Samendéni, en raison de l’ensablement de la rivière du Kou. Et Abdramane Ouattara, président du CCPD demande à ce que soit facilité l’accès des femmes au micro crédit, et la formation des jeunes à d’autres métiers en vue de leur reconversion, dans la mesure où beaucoup vont perdre leurs champs.
Encadré
Le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, à la fin de la visite du chantier
« C’est avec beaucoup de joie que je visite le chantier du fameux barrage de Samendéni. Comme vous le savez, le chantier avait connu des difficultés par le passé. Le gouvernement a pris des mesures pour lever ces difficultés. Ce que je vois aujourd’hui, me rassure sur l’avenir de ce barrage. L’infrastructure du barrage est en phase de finition. Selon les explications du chef de mission, nous avons espoir que d’ici fin juin nous pourrons procéder à la mise en eau du barrage. Vous avez bien vu que la digue est pratiquement achevée. Tout est fin prêt, il ne reste plus que quelques détails. Il reste les turbines à installer ».
Aly KONATE
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