Depuis ce 28 octobre jusqu’au 6 novembre 2016, le SIAO battra son plein sous le thème « Artisanat africain, entrepreneuriat féminin et protection sociale ». Edition de relance après le rendez-vous manqué dû à la fièvre Ebola, ce sont plus de 3 000 exposants et 250 acheteurs professionnels qui devaient prennent part à cet évènement. Du côté de la sécurité, un important dispositif a été mis en place et cela est à saluer, dans un contexte sécuritaire assez précaire auquel le pays est confronté. De nombreuses fouilles sont effectuées par des forces de l’ordre mobilisées fortement pour l’évènement, et l’on peut facilement passer 2 heures dans les queues.
L’art n’a pas de prix...
En ce qui concerne le contenu du salon, il faudra reconnaitre qu’il se recentre sur la valorisation d’un artisanat assez authentique car, au-delà du marché traditionnel, les exposants présentent des produits plutôt modernisés. Au pavillon de la créativité par exemple, l’on retrouve des produits traditionnels de luxe. Il s’agit de produits de la sculpture, de la maroquinerie, de la vannerie, peinture et confection, broderie, poterie, armurerie, ferronnerie, tissage, batik et l’artisanat de récupération d’objets plastiques recyclés. A tous ces produits, des touches de modernisme y ont été ajoutées, pour le bonheur des acheteurs. Ces derniers sont émerveillés mais, sont seulement stoppés dans leur élan par la cherté des prix. L’on peut s’en convaincre devant le stand de confection de meubles en fer forgé, ou il est inscrit des prix allant de 400 000 à 1.500.000 FCFA. Nous reconnaissons la beauté de l’art, mais cela semble en déphasage avec les bourses des festivaliers.
Cette année, le SIAO, conformément à ses principes, a annoncé qu’il accueille les produits artisanaux de 25 pays d’Afrique et de nombreux visiteurs et acheteurs professionnels venant d’Europe, des Etats-Unis d’Amérique, d’Asie et d’Australie. Au-delà de l’Afrique, des participations ont été enregistrées au titre de la France, des Pays-Bas, de l’Italie, du Pakistan et de l’Inde. Un cadre a même été aménagé pour permettre et faciliter ce partenariat, afin d’ouvrir les produits sur les marchés internationaux.
Mais le manque d’affluence, l’isolement de cet espace aménagé, sont un handicap pour les rencontres. Cela est-il dû au contexte sécuritaire du moment ? On ne saurait le dire. Sinon, les artisans y sont avec des produits de qualité et attendent les acheteurs professionnels. Le comité d’organisation avait pourtant assuré avoir fait un travail préalable, pour permettre aux acheteurs de rencontrer les artisans dans cet espace aménagé. Malheureusement, ils ne sont presque pas au rendez-vous. Pis, il semble que bons nombre d’entre eux pointent du doigt les difficultés liées à l’accès.
Armelle Tapsoba