L'UNPRB observe une halte pour faire le bilan de ses acquis et de ses insuffisances en huit années d'existence. Ce bilan se fait tant sur le plan du fonctionnement institutionnel de l'Union que sur ses actions au profit des producteurs de riz au Burkina.
Une étude a été commanditée afin de faire un diagnostic institutionnel et d'élaborer une stratégie d'actions pour la période 2014-2018. Les résultats de cette étude sont le menu principal de l'assemblée générale qui a réuni, à Ouagadougou, ce 18 décembre 2013, les producteurs agricoles et les représentants des coopératives membres de l'Union. Ils devront analyser, amender puis valider ce qui servira de plan d'actions à l'UNPRB pour les cinq années à venir.
Le projet est cofinancé par la Coopération suisse et exécuté par la CISV à travers le Projet d'appui au renforcement des capacités organisationnelles des acteurs de la filière riz dans les plaines aménagées de Boulbi et de Mogtédo. La coordonnatrice nationale de ce projet, Nadine Démé/Couldiati, qui estime le coût de l'étude à plus de 18 millions de F CFA, juge qu'elle était nécessaire.
Georges Kiénou, président de l'UNPRB, a en effet déclaré que sur le plan organisationnel, l'UNPRB rencontrait quelques difficultés. Même s'il reconnaît que l'Union a accompli un travail important dans le sens de la réorganisation des riziculteurs en coopératives de production et de commercialisation, il reste que les riziculteurs de toutes les plaines du pays ne sont toujours pas membres de la structure faîtière.
A cela s'ajoutent, au plan institutionnel, l'existence de difficultés de communication interne et externe, la faiblesse des capacités de certains responsables élus aux différents échelons de l'Union, l'insuffisance de techniciens, entre autres.
L'ultime étape
Quant aux services offerts aux producteurs rizicoles et aux coopératives membres, ils sont nombreux et importants. Ils concernent, notamment l'achat et la mise à disposition des intrants (semences améliorées et engrais), le conseil technique à la production agricole (essais agronomiques et variétaux), l'appui au stockage et à la commercialisation collective du riz, le renforcement des capacités des membres. Cependant, des défis restent à relever. Georges Kiénou note par exemple que d'importantes superficies de bas-fonds et de plaines attendent toujours d'être exploitées.
Cette étude, qui a duré près de quatre mois, est passée par plusieurs phases avant d'aboutir à un atelier restreint, auquel ont participé quelques partenaires dont le Comité interprofessionnel du riz (CIRB) et la CISV, qui a apporté des amendements aux premiers résultats. L'assemblée générale est l'avant-dernière étape. Elle adoptera le Plan d'actions définitif de l'UNPRB pour les cinq prochaines années afin de donner aux producteurs rizicoles, les conditions d'une meilleure productivité.
L'UNPRB, créée en décembre 2005, a pour objectifs de coordonner les actions des riziculteurs, de les accompagner dans la production et la commercialisation du riz, de défendre leurs intérêts individuels et collectifs, de participer aux politiques agricoles. Elle intervient dans toutes les plaines du pays dont les plus importantes sont Bagré, Bama, Banzon, Douna, Fouzan, Karfiguéla, Mogtédo, Sourou. Elle compte environ 20 000 producteurs et est structurée de la base au sommet en groupements de producteurs au niveau local (villages et départements ou encore plaines), en 35 Unions provinciales des producteurs de riz dans les provinces où se pratique la riziculture et en union nationale (UNPRB).
Plus de 100 000 ha de bas-fonds attendent d'être exploités
La production moyenne au cours des dix dernières années est estimée à 100 000 tonnes de riz paddy par an. Cette quantité ne couvre que seulement le tiers des besoins nationaux annuels de consommation de riz. Les sorties de devises pour l'importation du riz asiatique ont atteint 40 milliards de F CFA au cours de l'année 2008 et sembleraient même en train d'évoluer à la hausse. Pourtant, un potentiel de 160 000 ha de bas-fonds aménageables existe sur lequel, seulement 10% sont exploités.
Source : Termes de référence de l'étude diagnostique institutionnelle de l'UNPRB
Abdoulaye KERE (L'Etaloon)