Avec «plus de 60% de la main d’œuvre agricole du pays», la production du coton occupe une place importante dans le tissu économique burkinabè. Cependant, les effets du changement climatique caractérisés par une irrégularité de la répartition des pluies aussi bien dans le temps que dans l’espace, impactent négativement le secteur. Baisse des rendements et également de la qualité du coton sont, entre autres, les conséquences de cette situation.
Pour les techniciens «avertis ce secteur, la seule solution reste la gestion efficiente des eaux de pluies sur les parcelles cotonnières. Et comme solutions envisagées pour la bonne gestion de ces eaux, ces derniers préconisent l’aménagement des exploitations en cordons pierreux et l’irrigation d’appoint à partir des bassins aménagés sur les parcelles de culture de coton.
C’est dans cette dynamique que s’inscrit ce projet mûrit par la SOFITEX, le Canada et la SFI. «Après un travail diagnostic et de concertation, la SOFITEX, le Canada et la SFI ont mis en place le projet d’irrigation d’appoint et d’aménagement des parcelles agricoles en cordons pierreux au profit des exploitations cotonnières», a indiqué Wilfrid Yaméogo, DG de la SOFITEX. Le but de ce projet qui est à une phase expérimentale, est de contribuer à l’amélioration significative des rendements et de la qualité du coton. «Ce projet est une bouffée d’oxygène pour le monde rural car il permettra aux producteurs installés dans la zone de couverture de la SOFITEX de faire face aux défis des changements climatiques», a apprécié Wilfrid Yaméogo.
Avec ce projet, la SOFITEX et son partenaire financier (la SFI) entendent accompagner les producteurs de coton de la zone SOFITEX dans une meilleure gestion de l’eau et des sols, et ce, grâce à des aménagements antiérosifs et à l’utilisation des eaux pluviales pour une irrigation d’appoint.
L’irrigation d’appoint, selon Tania Lozansky, responsable mondial chargé des services pour l’industrie, l’agroalimentaire et les services au niveau du SFI, est une innovation pour le secteur cotonnier Burkinabé. «Cette méthode consiste dans un premier temps à capter les eaux pluviales dans un petit bassin construit sur la parcelle d’un producteur. Ensuite, cette eau sera utilisée pour arroser le champ du producteur pendant les périodes critiques de croissance de la plante, telles que l’émergence ou la floraison», a-t-elle explicité. Dans son volet lutte contre l’érosion des sols, le projet prévoit l’implantation des cordons pierreux antiérosifs dans les exploitations cotonnières de manière à y retenir les eaux de pluie.
D’un coût de trois (03) milliards de francs CFA, ce projet devrait pouvoir couvrir à terme, 1000 producteurs de la zone SOFITEX. «A la phase expérimentale, nous sommes entrain de définir la zone de couverture. Mais nous pensons pouvoir aller vers 75 exploitations sur les 7 régions cotonnières de la SOFITEX de manière à permettre une plus grande appropriation du projet dans les régions cotonnières», a indiqué le DG de la SOFITEX. Cette phase expérimentale selon Wilfrid Yaméogo, devrait permettre à la SOFITEX si les résultats sont concluants, de pouvoir se mettre dans la dynamique de la négociation de projet successeur pour renforcer les acquis de la phase pilote.
Principaux bénéficiaires, les producteurs de coton, représenté à la cérémonie de signature de la convention par Tahirou Fofana, 2ème vice-président de l’UNPCB, ont salué le projet qui de leur avis, va contribuer à l’amélioration des rendements agricoles. Aussi, souhaitent-ils sa mise en œuvre rapide.
Cheick Omar Traoré