Le gouvernement burkinabè mène une guerre sans merci contre la pauvreté et l'insécurité alimentaire. Cependant, l'aridité et la dégradation continue des sols demeurent un handicap majeur aux rendements agricoles et à la capacité opérationnelle des agriculteurs. Pour juguler ces maux, assurer de manière durable la sécurité alimentaire des Burkinabè et renforcer la résilience des ménages ruraux aux chocs climatiques, le gouvernement a adopté le Projet d'amélioration de la productivité agricole par la conservation des eaux et des sols (PACES). Le lancement dudit projet a eu lieu, le mardi 25 avril 2017 à Bissiga, dans la province de Ganzourgou. Séance tenante, le ministre de l'Agriculture et des Aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo, a indiqué que la terre est la base de toute production. Ainsi, son appauvrissement ou sa dégradation pour les faits d'érosion nécessite des solutions pour contrer les phénomènes de détérioration des terres arables. "Pour tout agriculteur, disposer d'une terre productive est un préalable pour une agriculture performante et durable et nous devons être conscients de cette menace silencieuse (la dégradation des sols) qui inhibe les efforts de modernisation de l'agriculture" a dit le ministre.
Le ministre a fait savoir que le pays perd chaque année, environ 250 mille hectares. C'est pourquoi, le gouvernement a invité l'ensemble des acteurs à se mobiliser contre un "phénomène particulièrement tenace".
Le PACES, un projet fertilisant
Pour le premier responsable de l'agriculture burkinabè, plusieurs mesures de conservation des eaux pluviales visant à inverser la tendance de la dégradation des terres fertiles ont été menées de par le passé, mais le fléau a la peau particulièrement dure. Cette fois-ci, a-t-il ajouté, c'est grâce à la coopération avec la République fédérale d'Allemagne engagée dans la gestion durable des terres, que le gouvernement veut relever le défi de la réhabilitation des surfaces agricoles infertiles au Burkina Faso. De ce fait, le PACES, selon le ministre Ouédraogo, vise à renforcer la sécurité alimentaire des ménages des régions du Plateau central et du Centre-Nord via des mécanismes de protection et de réhabilitation des champs dégradés afin de les rendre productifs et fertiles. De l'explication du gouvernement, l'exécution dudit projet est estimée à environ 8, 65 milliards de F CFA dont 6, 5 milliards de subvention assurée par la partie allemande. Le projet est prévu pour intervenir dans les six provinces : celui des régions du Plateau central et du Centre-Nord sur la période 2017-2019.
Au sortir de cette intervalle, le PACES ambitionne la construction d'ouvrages de conservation des eaux de surface afin de protéger et de réhabiliter environ 1 700 hectares. Mieux, 4 000 producteurs selon les techniciens de l'agriculture, verront leurs capacités renforcées en matière d'entretien des sols. Le chef de la coopération allemande, et premier secrétaire à l'ambassade de l'Allemagne au Burkina Faso, Joerg Mayer, après avoir constaté des cordons pierreux réalisés sur place, a indiqué que le PACES est un projet efficace. Il a ainsi exhorté les populations à se l'approprier pour une lutte véritable contre la faim, la pauvreté et l'aridité progressive des terres cultivables. Il a également rassuré de la consolidation des programmes de coopération agricole entre l'Allemagne et le Burkina Faso. Par ailleurs, Joerg Mayer a fait savoir que le PACES étant inscrit dans la stratégie de développement de l'agriculture, elle-même consignée dans le Plan national de développement économique et social (PNDES), le projet pourrait à la longue s'étendre dans d'autres régions du pays comme le Sud-Ouest.
Wanlé Gérard COULIBALY