« Depuis deux mois nous n'arrivions plus à vendre ne serait-ce qu'un poulet par jour, mais il y a deux semaines de cela maintenant nous parvenons à vendre sept voire dix poulets dans la journée », confie Hamidou Ilboudo, vendeur de poulets rôtis au quartier Paspanga de Ouagadougou.
Dans sa vitre de stockage, quelques poulets y sont déjà prêts à la consommation. Il s'apprête à passer au feu les derniers qu'il vient de nettoyer. Il est 19 heures passées en ce début de soirée du vendredi 12 juin.
Pour ce commerçant de la trentaine, c'est un ouf de soulagement. Lui qui a été contraint depuis l'avènement de la zoonose, de réduire ses prestations à la vente de brochettes. Il est encore loin de son compte d'avant l'épizootie mais ce regain d'intérêt des Ouagalais pour cette viande longtemps prisée, lui fait espérer des lendemains meilleurs. « C'est vrai qu'avant je vendais facilement 15 à 20 poulets, le jour à raison de 3000 FCFA l'unité, mais comme les gens sont en train de reprendre gout à la chose c'est prometteur », se réjouit-il.
Si Hamidou doit encore patienter pour renouer avec sa clientèle d'antan, Emmanuel lui, semble avoir retrouvé son chiffre d'affaire d'avant « la crise ».
Installé au quartier Rimkiéta, en périphérie de la capitale, il offre à ses clients en plus du poulet, le gésier et le foie de celui-ci. Il arrive en effet à écouler en moyenne au moins 15 poulets en une soirée ce qui équivaut à ce qu'il vendait avant. « Mais à présent, ce sont surtout le gésier et le foie qui sont le plus demandés », explique le jeune Emmanuel, tout sourire.
Qu'il soit rôti, braisé, flambé, etc. le poulet semble en passe de reprendre ses droits auprès du consommateur de la capitale burkinabè au grand bonheur des promoteurs impatients de se frotter les mains.
Voro KORAHIRE