« L’union fait la force ! », a-t-on coutume de dire. Convaincus de cet adage, une cinquantaine d’acteurs de la filière mangue de la région des Hauts-Bassins, ont décidé d’unir leurs forces pour gérer au mieux les difficultés qui entravent le bon développement de leurs affaires. Il s’agit de producteurs, de transformateurs, d’exportateurs, de fournisseurs de services logistiques, d’experts et de chercheurs. L’initiative est de l’Association professionnelle de mangue du Burkina (APROMAB) avec l’appui technique et financier de l’USAID/West Africa trade hub.
Selon l’expert Marin Webber, reprenant la définition de Porter, le cluster est défini comme « concentration géographique d’acteurs interconnectés : industriels, scientifiques et acteurs locaux qui sont en compétition, mais également coopèrent ». C’est dans une telle démarche que veulent s’inscrire les acteurs de la filière mangue de la région des Hauts-Bassins. Pour cela, ils ont, au cours de leur rencontre du 24 avril dernier, examiné la situation actuelle de l’industrie de la mangue dans les Hauts-Bassins, au regard de celle dans les autres pays du monde, et particulièrement celle des pays de la sous-région (Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Sénégal). De cette analyse, se dégagent quelques tendances fortes du marché sous-régional de la manque. Il s’agit entre autres, de :
- une orientation vers les spécialisations par pays (Le Sénégal et la Côte d’Ivoire pour des exportations fraîches de haute qualité, le Burkina pour les mangues séchées; le Ghana pour des produits transformés haut de gamme à haute valeur ajoutée) ;
- une augmentation du marché régional des mangues fraîches et transformées ;
- une augmentation des exportations du Burkina Faso, du Sénégal et du Mali vers l'Espagne et l'Afrique du Nord par la route, via la Mauritanie-Maroc ;
- une demande croissante pour la conformité aux normes et référentiels internationaux ;
- un Intérêt croissant pour l'exportation de produits transformés vers les États-Unis et d'autres pays.
La démarche cluster adoptée
Les discutions ont porté également sur les stratégies en cours, les opportunités, les éléments moteurs et les défis. Les participants ont identifié des actions stratégiques prioritaires en vue d’améliorer la compétitivité de la grappe mangue des Hauts-Bassins. Au titre de ces actions on note : le renforcement des capacités des acteurs sur la lutte contre les fléaux, la mise à niveau technologique des usines, la mise en place d’une centrale d’achats des emballages, l’amélioration de la logistique dans les Hauts-Bassins, l’amélioration des infrastructures de conditionnement et de transport, la réhabilitation de l’aéroport de Bobo-Dioulasso, la création d’un label pour le cluster, la facilitation de l’accès aux services financiers et la valorisation des sous-produits. Les participants ont par ailleurs décidé de faire la promotion de l’industrie de la mangue dans les Hauts-Bassins à travers une approche cluster. Un groupe de travail est chargé d’approfondir l’analyse des actions prioritaires et de proposer une feuille de route pour le développement du cluster.
Le choix de la région des Hauts-Bassins n’est pas le fait du hasard. En effet, selon les statistiques, 40 à 50 % des 200 000 tonnes de mangues produites en 2016, l’ont été dans les Hauts-Bassins. Et la région concentre plus de 70 % des unités industrielles de transformation de mangues.
D’où la satisfaction du gouverneur des Hauts-Bassins, du choix de sa région pour l’initiative de développer un cluster mangue dans sa région. Car, « une entreprise isolée est une entreprise potentiellement en danger », dit-il. Outre la présence du gouverneur Atiou à la cérémonie d’ouverture, il faut noter celle du président du Conseil régional des Hauts-Bassins et du Secrétaire permanent du Conseil présidentiel pour l’investissement (SP/CPI).
Aly KONATE
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.