Les cotonculteurs burkinabè vont bientôt avoir une nouvelle semence de coton génétiquement modifié, résistante aux herbicides (glyphosate) et aux insecticides: le Roundup ready flex (RRF). Il s'agit d'une technologie de la firme américaine «Monsanto» dont l'expérimentation est en cours dans les stations de recherche de l'Institut national de l'environnement et de la recherche agricole (INERA). En effet, les deux structures ont organisé une sortie de terrain dans la station de recherche de Niangoloko, le dimanche 14 décembre 2014, afin de permettre aux chercheurs, aux sociétés cotonnières et aux cotonculteurs, de constater le comportement de quatre essais dont le RRF. «En plus du gène du Bt2, il y a un autre gène que nous avons ajouté dans le cotonnier, qui va lui permettre d'être traité avec un herbicide : le glyphosate. L'herbicide va détruire toutes les mauvaises herbes, sans tuer le cotonnier. Nous avons eu l'autorisation avec l'Agence nationale de la biosécurité, la semence pourra être commercialisée probablement en 2017», a fait comprendre le directeur de l'INERA, Hamidou Traoré. En outre, les essais sur le coton dans la station de Niangoloko ont porté sur la sélectivité, la fertilisation et la densité des semis. Dans cette démarche, l'INERA a pour partenaire la même firme américaine «Monsanto». Son directeur au Burkina Faso, Thiery Bernes, a salué le partenariat. Il a fait comprendre que le futur des essais, ce sont les résultats qui vont permettre de progresser dans l'amélioration des rendements du coton, de même que celle des conditions de vie des agriculteurs. Le directeur de l'INERA, Hamidou Traoré a, dans la même veine, souhaité que «Monsanto» puisse livrer les semences à bonne date, afin que le rendement soit acceptable. Toujours en termes d'attentes, M. Traoré a demandé l'accompagnement de la firme pour l'acquisition de véhicules et la construction d'un château pour l'irrigation des champs. Le responsable Afrique de «Monsanto», le Dr Doulaye Traoré, a expliqué que la firme n'a pas d'expertise dans le domaine de l'irrigation. Par ailleurs, il a indiqué que «Monsanto» a deux défis à relever dans les années à venir, notamment l'amélioration de la caractéristique de la fibre du coton qui ne satisfait ni les producteurs ni les sociétés cotonnières. L'autre défi, c'est la mise en place de refuge, pour permettre à la technologie d'être durable dans l'environnement burkinabè, mieux, que les insectes ne développent pas de la résistance. En rappel, le Burkina Faso est passé à la culture du coton génétiquement modifié en 2009. Selon l'INERA, le CGM représente 65% des superficies cultivées. Selon l'INERA, ce type de coton a permis aux producteurs d'augmenter leurs revenus, à travers l'augmentation du rendement à l'hectare. A cela s'ajoute le gain en temps et en santé, au regard de la baisse du traitement. En outre, le Burkina Faso est le plus grand producteur de coton en Afrique. Avec 750 000 tonnes de coton récoltées à la campagne passée, les prévisions sont de 800 000 tonnes pour la campagne 2014-2015.
Rabalyan Paul OUEDRAOGO