Culture du coton au Burkina : la SOFITEX balise le terrain pour un retour au conventionnel

| 14.04.2016
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Wilfried Aimé Guillaume Sidbewindé Yaméogo - Directeur général de la SOFITEX
© Les Echos du Faso
Wilfried Aimé Guillaume Sidbewindé Yaméogo - Directeur général de la SOFITEX
Après les régions cotonnières de Dédougou et Koudougou, le nouveau Directeur général de la Société des fibres textiles du Burkina (SOFITEX), Wilfried Yaméogo a rencontré le personnel terrain et des producteurs des régions cotonnières de Banfora et de Bobo. Les échanges ont eu lieu dans les deux régions précitées, le mardi 12 avril 2016.


Wilfried Yaméogo est direct dans son propos. Face au piétinement des négociations entre les sociétés cotonnières du Burkina et la firme américaine Monsanto, le mot d’ordre est zéro Coton génétiquement modifié (CGM) sur les 664 000 hectares de superficies à emblaver en coton au cours de la campagne 2016-2017. Les différentes rencontres avec Monsanto qui n’ont pas porté les fruits escomptés, sont portées à la connaissance des agents (surtout le personnel terrain) et les producteurs. Sans fermer la porte des négociations avec Monsanto, la direction de la SOFITEX mobilise tous les acteurs de la production cotonnière, pour une emblavure des superficies en coton conventionnel à 100 %. Ce retour au coton conventionnel, fait de la campagne cotonnière 2016-2017, une année spéciale. Aussi, le Directeur général de la SOFITEX a invité les agents à avoir des comportements spécifiques pour qu’ensemble, le sabotage que le piétinement des négociations avec Monsanto pourrait engendrer, ne puisse pas négativement influencer la production de coton. « Monsanto doit savoir en fin de campagne, qu’elle a affaire à des hommes et femmes intègres », a rappelé le DG. De son côté, la SOFITEX est en train de mettre les petits plats dans les grands, afin que des difficultés n’empêchent pas la réussite de cette campagne spécifique. Le plan d’action de la SOFITEX concerne entre autres, une fourniture complémentaire des insecticides, un dépôt précoce des semences de qualité et en quantité, la mise en place de brigades vertes, une formation pour une protection phytosanitaire des producteurs, un recrutement complémentaire pour parer à l’insuffisance de personnel...

Engagements et préoccupations

Depuis son installation officielle, le nouveau patron de la SOFITEX rencontrait pour la première fois plusieurs agents et producteurs de coton des deux régions. La sortie du mardi 12 avril 2016 était donc une belle occasion de rencontre. La prise de contact et le retour à la culture du coton conventionnel sont les deux points clés des échanges avec monsieur Yaméogo. A Banfora, première étape de la visite du jour, c’est Abdoulaye Koumaré, chef de la région cotonnière de la localité, qui a souhaité la bienvenue au DG et à sa suite. Il a fait ensuite une brève présentation de sa région non sans donner les ambitions pour la campagne 2016-2017. Reconnue comme une région en recul dans la production (classée 5èmesur 7), la région cotonnière de Banfora envisage une production de 90 000 tonnes pour la campagne prochaine. Le personnel terrain a été invité à s’engager pour que les 90 000 tonnes de coton graine prévues, soient atteintes. Le message est le même pour une production massive de coton. Les acteurs de l’or blanc dans la région cotonnière de Banfora ont rassuré le DG et sa suite pour une production quantitative. A la rencontre des acteurs de la région cotonnière de Bobo, le même message est donné par le DG. Mais bien avant, c’est Camille Bangré, chef de la région cotonnière, qui fait une présentation de sa région à la délégation. Il précise que l’orpaillage à beaucoup joué sur l’activité cotonnière dans la région. Malgré tout, sa région entend produire au moins 100 000 tonnes de coton graines. A Banfora comme à Bobo, les acteurs ont soumis des doléances à la direction de la SOFITEX, pour un relèvement glorieux du défi qui entoure le retour au coton conventionnel.

Souro DAO
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Préoccupations des paysans (encadré)

A Banfora comme à Bobo-Dioulasso, les producteurs ont eu les mêmes préoccupations. Elles se résument à la fourniture de semences de bonne qualité, au dépôt précoce des intrants (insecticides, engrais...), à la fourniture d’appareils de traitement de bonne qualité, à un bon prix d’achat du coton graine...Les paysans ont aussi souhaité que la SOFITEX observe une impartialité entre les producteurs de coton. En somme, les producteurs des deux régions cotonnières ont invité la SOFITEX à respecter son engagement pour une mise en place des matériels de production à bonne date. Les producteurs ont rassuré la SOFITEX de leur engagement pour une plus grande production possible malgré les conditions difficiles qui entourent la production du coton conventionnel.

Les réponses de la direction de la SOFITEX (encadré ph DG)

La raison du retour au coton conventionnel est due au fait que la soie du CGM n’est plus longue. Les producteurs n’ont plus droit à la ristourne de 20 FCFA, à cause de la perte de 48 300 000 000 FCFA enregistrée par la SOFITEX à cause de la mauvaise qualité de la soie. Une permanence des agents auprès des producteurs pour tout besoin est promise. Toutes les préoccupations soulevées par les producteurs seront satisfaites, pour une bonne campagne cotonnière 2016-2017. Les producteurs qui disposent de la semence CGM, sont invités à le signaler auprès de la SOFITEX qui procédera à son enlèvement avec des conditions satisfaisantes. La crise qui prévaut au sein de l’Union nationale des producteurs de coton (UNPCB), sera une préoccupation particulière de la direction de la SOFITEX. Aussi, le DG a-t-il pris l’engagement de réconcilier les cotonculteurs qui n’auront que la production cotonnière à défendre. « Je n’ai ni un camp au sein du personnel de la SOFITEX, ni au sein de l’UNPCB. Mon seul camp, c’est le travail et la grande production du coton, pour que le Burkina demeure premier pays africain dans la production de coton », a informé le DG.

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