Crise à l’UNPC-B : les frondeurs menacent de boycotter le coton

| 26.03.2015
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Karim Traoré - Président de l'Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPC-B)
© DR / Autre Presse
Karim Traoré - Président de l'Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPC-B)
Les opposants à la gestion du président de l'Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPC-B), Karim Traoré, ont tenu une assemblée générale, le mercredi 25 mars 2015 à Bobo-Dioulasso. 24 heures après une intervention musclée des forces de l'ordre au cours de leur sit-in au siège de l'Union, les frondeurs menacent de boycotter la culture de l'or blanc cette campagne agricole.


La crise qui mine l'Union nationale des producteurs du coton du Burkina (UNPC-B) a pris des tournures violentes. Les producteurs venus pour un sit-in de 72 heures devant les locaux de l'UNPC-B, ont été violemment dispersés par les forces de l'ordre, le mardi 24 mars 2015. Le bilan dressé par les manifestants de cette chaude journée fait état de 6 blessés dont des fractures ainsi que des arrestations de quelques heures. Hier mercredi 25 mars 2015, les producteurs opposés au «gaspillage de leurs ressources» sont revenus à la charge au cours d'une assemblée générale. Les visages graves, les regards hagards, les frondeurs ont dénoncé ce qu'ils ont appelé le «pillage et la confiscation par un groupuscule d'individus des ressources de l'Union à des fins personnelles». Pour Abou Ouattara, un frondeur, l'argent ne doit pas dicter la vérité. M. Ouattara a affirmé que Karim Traoré, président de l'UNPC-B, s'est rendu coupable de malversations estimées à plus de 132 millions de FCFA et des dépenses illégales de 270 millions de FCFA pour des «prétendus achats de parcelles». Les frondeurs ont interpellé une fois de plus le gouvernement sur sa responsabilité et ont brandi la menace de ne pas cultiver le coton, cette saison agricole 2015-2016. Pour François Tani, un autre contestataire, le combat ne se mènera plus seulement en ville mais aussi dans les villages et dans les communes pour remonter aux provinces. Il a poursuivi qu'il n'y aura pas de répit tant que ses camarades et lui n'auront pas eu gain de cause. «Nous allons continuer les luttes à travers les marches et les rencontres. Nous rencontrerons le ministre de l'Agriculture en fin de semaine et nous allons lui signifier nos exigences. Si le gouvernement ne veut pas prendre ses responsabilités, nous allons mobiliser les producteurs pour une année blanche sans la production du coton...», a insisté François Tani.

Moussa CONGO

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