Grâce au concours de ses partenaires financiers qui lui ont encore témoigné leur confiance, la Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX) a obtenu un financement d'un montant de 100 millions d'euros, soit l'équivalent de 65,5 milliards FCFA. La signature de la convention de financement dénommée « SOFITEX 23 » a eu lieu dans les locaux de l'ambassade du Burkina Faso à Paris, au cours d'une cérémonie qui a regroupé de nombreux invités et les responsables des banques concernées dont le chef de file est la HSBC.
Dans son allocution, l'ambassadeur du Burkina en France, Eric Tiaré, a indiqué que la filière coton constitue l'un des poumons de l'économie burkinabè (le coton étant le deuxième produit d'exportation après l'or) car, non seulement elle fait vivre environ quatre millions de personnes, mais elle contribue aussi pour près de 5% à la formation du Produit intérieur brut (PIB) et environ 35% aux recettes d'exportation. « C'est justement au regard de cette importance que la promotion de la filière coton est inscrite dans les priorités du gouvernement burkinabè », a-t-il affirmé. Avant d'ajouter que l'obtention de financement par la filière coton contribuera au développement économique du Burkina Faso en général et du bien-être des populations des régions cotonnières, en particulier. Prenant à son tour la parole, le chef de file du pool bancaire international, Jean François Lambert, responsables des financements structurés de matières premières pour le groupe HSBC, a indiqué que la signature de la convention de crédit entre la SOFITEX et le pool bancaire international de banques réunies autour de HSBC est devenue, certes une tradition, mais n'a rien d'habituel, ceci, notamment pour deux raisons : d'abord son montant. « Avec 100 millions d'euros (65,5 milliards FCFA), c'est tout simplement un prêt offshore le plus important de l'histoire de la SOFITEX à égalité avec la campagne 2006/2007 », a précisé Jean François Lambert. Ce chiffre impressionnant, a-t-il fait remarquer, est le reflet d'une réalité dont la HSBC et les autres banques du pool international se réjouissent. Etant donné que la hausse continue de la production cotonnière du Burkina Faso est en passe de renouer avec les volumes produits lors de la période faste du milieu des années 2000.
Le chef de file du pool bancaire international a signalé que le montant de « SOFITEX 23 » en très forte hausse par rapport aux années précédentes traduit aussi la confiance que la SOFITEX a choisi de placer auprès de ses banques européennes en leur attribuant, cette année, une part importante de ses besoins de financement. Et de mentionner que cette année, le montant offshore cumulé a dépassé la barre du milliard d'euros levé auprès des banques internationales depuis le premier financement mis en place en 1998, soit un milliard soixante seize millions d'euros. Selon Jean François Lambert, l'autre fait marquant est la signature anticipée par rapport aux années précédentes où les facilités étaient signées vers la fin janvier. « Cette mise en place accélérée répond à une demande de la SOFITEX. Au regard de l'abondance de la production attendue, une mise à disposition rapide des fonds permet à la SOFITEX de payer les cotonculteurs plus tôt car chacun sait que les délais de paiement sont, au moins autant que le prix d'achat du coton-graine, un élément déterminant dans le choix du producteur de cultiver le coton », a soutenu Jean François Lambert.
Un cadeau de Noël pour la nationale des fibres
Le directeur général (DG) de la SOFITEX, Jean Paul Sawadogo, a affirmé que la convention de financement « SOFITEX 23 » vient comme un cadeau de Noël pour sa structure qui va pouvoir financer ses différentes activités et surtout respecter ses engagements vis-à-vis des cotonculteurs. « Cela fait près d'un mois que les 15 usines d'égrenages que compte notre société sont entrées en fonction. C'est dire que dans les zones de production relevant de notre ressort, c'est le branle-bas, avec en toile de fond, la récolte du coton-graine dans les champs, sa commercialisation et son transport vers les différentes unités d'égrenages... », a expliqué M. Sawadogo. Pour lui, 65,5 milliards de FCFA obtenus du pool bancaire international, c'est un chiffre éloquent qui traduit le degré de confiance qui a toujours existé entre la SOFITEX et les groupes de banques européennes dont l'intérêt pour l'activité cotonnière n'est plus à démontrer. De l'avis de M. Sawadogo, cette convention est une nouvelle matérialisation de l'excellence des relations entre la Société burkinabè des fibres textiles et ses partenaires financiers à l'international. Selon lui, l'apport des banques européennes à travers la signature de convention est d'autant plus significatif et rassurant qu'il intervient « à un moment où la production cotonnière dans la zone SOFITEX est dans une dynamique de relance véritable ». Il a fait savoir qu'à l'instar de la campagne 2012/2013, des motifs de satisfaction existent encore cette année car malgré les arrêts brusques ainsi que la mauvaise répartition des pluies dans certaines zones, les projections font état d'une production estimée à 550 000 tonnes de coton graine que la SOFITEX va enregistrer au titre de la campagne 2013/2014 contre 500 000 tonnes la saison écoulée et 330 000 tonnes de coton-graine en 2011/2012. « C'est d'une part, la confirmation d'un professionnalisme de plus en plus poussé chez les cotonculteurs et d'autres part, le fruit de la confiance régulièrement renouvelée de nos partenaires financiers dont le pool bancaire international », s'est réjoui, le DG de la SOFITEX, Jean Paul Sawadogo. La cérémonie a été l'occasion pour lui d'annoncer l'accréditation du laboratoire de classement de la fibre SOFITEX aux normes ISO 17025 à compter d'août 2013.
La signature publique protocolaire, organisée dans la salle des fêtes au premier étage a été précédée, une heure auparavant, d'une cérémonie restreinte de paraphe des documents tenue dans la salle de réunion au 7ème étage de l'immeuble de l'ambassade entre le directeur général de la SOFITEX et les membres du pool bancaire international.
Le pool bancaire international comprend la HSBC, la Société générale, BHF Bank, BMCE Bank International, Fimbank et Attijariwafa
Souleymane KANAZOE
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Envoyé spécial à Paris
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Jean Paul Sawadogo, DG SOFITEX
"Cet appui financier va nous permettre de respecter notre engagement"
Au terme de la signature de convention de financement, le premier responsable de la SOFITEX, Jean Paul Sawadogo, a exprimé sa satisfaction pour la confiance, sans réserve, du pool bancaire international à l'endroit de sa structure.
Sidwaya (S.) : Quelles sont vos impressions après la signature de cette convention de financement avec le pool bancaire international ?
Jean Paul Sawadogo (J.P.S.) : La signature de la 23e convention de financement entre la SOFITEX et le pool bancaire international par la HSBC nous donne un sentiment de joie et de devoir rempli parce que nous avons commencé, depuis le 15 novembre 2013, la collecte, l'enlèvement, le transport et l'égrenage du coton graine. Et nous avons signé un contrat avec les producteurs pour faire en sorte que les délais de paiement des producteurs après l'enlèvement du coton soient les plus réduits possible. Le contrat porte sur des délais d'une semaine maximum. C'est la raison pour laquelle, en bénéficiant de cet appui financier, nous allons pouvoir respecter notre engagement vis-à-vis des producteurs et nous espérons réduire ces délais d'une semaine à quatre, voire cinq jours maximum.
S. : Qu'est-ce qui explique cette confiance des banques à votre structure ?
J. P. S. : La banque ne prête qu'à celui qui paie. Cette confiance, c'est le fruit du travail, de la confiance et du respect des engagements qui sont pris. Il reste bien entendu que ce sont des crédits que nous prenons et les mécanismes qui sont mis en place pour le recouvrement, pour le remboursement sont respectes et c'est ce qui vaut donc la consolidation de ce partenariat avec le pool international.
S. : Avec cette cagnotte, peut-on s'attendre à ce que les cotonculteurs rentrent en possession de leur argent à bonne date ?
J.P.S : Oui ! Nous avons même commencé à payer le premier coton qui a été enlevé et le fonds que nous venons d'obtenir à Paris va nous permettre de poursuivre et de respecter les délais vis-à-vis des producteurs, même mieux, de les améliorer et de les ramener entre trois et quatre jours au lieu d'une semaine.
S. : En somme, comment se porte la SOFITEX aujourd'hui ?
J.P.S : Pour l'heure, la SOFITEX se porte bien. Depuis 2011, la production a continué à s'accroître. En 2010-2011, nous avions une production de 280 000 tonnes ; 2011-2012, 330 000 tonnes ; 2012-2013, 500 000 tonnes et 2013-2014, 550 000 tonnes. Du point de vue de la production, je crois que nous sommes satisfaits. Au niveau du cours mondial du coton, il a connu un léger fléchissement, mais il est dans des niveaux qui nous donnent satisfaction. Le cours actuellement tourne autour 850 à 860FCFA le kg du coton-graine. Le troisième élément, c'est la confiance renouvelé avec l'ensemble des producteurs par des mécanismes de concertation, de discussions et d'échanges autour des différents problèmes de la filière. Ceci en vue de trouver, chaque fois, les solutions nécessaires pour la promotion de la filière cotonnière au Burkina Faso.
S. : Quel est le prix du kg destiné aux producteurs pour cette campagne ?
J.P.S : Au niveau du Burkina Faso, il a été mis en place un mécanisme de fixation du prix d'achat du coton-graine aux producteurs. Ce mécanisme intègre un certain nombre de facteurs dont le cours mondial du coton. Et il est géré par une banque commerciale qui est la Bank of Africa installée au Burkina Faso. C'est donc un système transparent qui permet, lorsqu'on entre les éléments, que le prix d'achat du coton-graine apparaisse et fasse l'objet de la fixation dès le début de la campagne autour du mois d'avril de chaque année. Pour La campagne 2013/2014, il a été fixé en avril 2013 à 235F le kg le coton-graine. C'est le prix planché et en fonction de l'évolution des cours en fin d'année, il y a des réajustements qui se font, mais à la hausse, que nous payons sous forme de prix complémentaire ou de ristourne aux producteurs.
Propos recueillis à Paris
par Souleymane KANAZOE