La saison pluvieuse est bien installée dans la région du Centre, si fait que la campagne agricole promet une bonne moisson. C’est le sentiment qui se dégage, à l’issue de la sortie de terrain dans ladite région, le jeudi 11 août 2016, du ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo, accompagné du gouverneur de la région du Centre, Joachim Somda. « La campagne se porte très bien. Si la pluie se poursuit jusqu’au bout, les récoltes seront très bonnes », s’est réjoui le ministre Ouédraogo. Sortie dans le cadre du programme de suivi de la campagne agricole 2016-2017, la délégation gouvernementale s’est d’abord rendue dans l’exploitation semencière de Me Antoinette Ouédraogo, à Bassemyam dans la commune rurale de Komsilga. Cette productrice modèle associe fumure organique (110 tonnes) et minérale (4 tonnes), par une « intégration réussie agriculture-élevage ». Me Ouédraogo dispose d’une superficie de 43 hectares dont 22 ha emblavés. Elle y exploite, pour la présente campagne, 7 ha de maïs de variété Wari, 4 ha de sorgho Kapelga, 4 autres hectares de mil Misari-1 et 7 ha de riz FKR62. Antoinette Ouédraogo attend une production semencière de plus 50 tonnes. Pour couvrir ses besoins hydriques, elle a aménagé une retenue d’eau. Après ce site, le cap est mis sur le Champ-école des productrices (CEP) d’arachide de Sogué, dans la commune de Komki-Ipala. Là, Bibata Kouanga et ses consœurs du groupement féminin Peng-Wende bénéficient de l’assistance de l’agent technique d’agriculture, Laurent Sié Palm. Elles utilisent un combiné organo-minéral pour la fertilisation des sols, dans la production de l’arachide. « Ce site témoigne de la pratique locale et technologique.
Cela permettra aux femmes de voir la différente et d’opter pour la meilleure technique afin d’accroître leurs rendements », a apprécié le ministre en charge de l’agriculture, Jacob Ouédraogo. En tout cas, Bibata Kouanga semble avoir fait son choix : « Avant, nous cultivions beaucoup sans avoir grand chose. Mais maintenant avec l’engrais, nos rendements seront meilleurs, rien qu’à voir l’aspect des plantes, il y a de l’espoir ».
Un chapelet de doléances
Les derniers producteurs à recevoir l’équipe gouvernementale sont ceux du groupement Nong-Taaba. Ceux-ci ont mis en valeur le bas-fond rizicole de 30 ha du projet riz pluvial à Zambanéga dans la commune rurale de Tanghin Dassouri. Ce chantier a servi au lancement des aménagements hydro-agricoles du programme présidentiel par le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba. Plus de 6 mois plus tard, les 30 ha ont été divisés en 415 parcelles de 625 m2 entre 315 exploitants dont 199 femmes.
Les producteurs y cultivent du riz de la variété FKR19, d’un cycle de 120 jours. Ils en attendent un rendement de 105 tonnes, soit 3,5 tonnes par ha.
Les producteurs ont soumis au premier responsable de leur département une multitude de doléances.
Elles vont des difficultés d’écoulement des semences à l’acquisition des matériels agricoles, via l’accompagnement plus assidu des services techniques. « La filière semencière doit être mieux organisée ; il y a trop de fraudes. Il y a des gens, on ne sait pas où ils cultivent, mais ils ont des semences à vendre », s’est indigné Me Antoinette Ouédraogo.
Elle a suggéré au chef du département chargé de l’agriculture d’insuffler une nouvelle dynamique dans le secteur en faisant en sorte que « ceux qui produisent bien puissent vendre mieux ». Les dames de Sogué ont demandé à être accompagnées pour améliorer leurs productions.
Les diguettes, en terre, du bas-fond de Tanghin Dassouri ne tiennent plus face à la pression des pluies diluviennes. Les producteurs de riz attendent du projet riz pluvial leur enrochement et l’extension du périmètre aménagé. Le ministre Ouédraogo, a réitéré l’engagement de l’exécutif à toujours soutenir les agriculteurs.
Le gouverneur du Centre, Joachim Somda, a félicité ces « braves paysans » qui démentent l’assertion selon laquelle sa région est plus consommatrice que productrice.
Au titre de la campagne agricole 2016-2017, les producteurs de la région du Centre ont mis en valeur près de 78 000 hectares de superficies pour une production de près de 114 000 tonnes attendues.
Djakaridia SIRIBIE
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