Malnutrition au Burkina: près de 409 milliards de francs CFA de pertes par an

| 24.06.2015
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François Lompo - Ministre de l'Agriculture, des Ressources halieutiques, de l'Assainissement et de la Sécurité alimentaire
© DR / Autre Presse
François Lompo - Ministre de l'Agriculture, des Ressources halieutiques, de l'Assainissement et de la Sécurité alimentaire
Le Burkina Faso, à travers le ministère de l'Agriculture, des Ressources halieutiques, de l'Assainissement et de la Sécurité alimentaire en collaboration avec la Commission économique des Nations unies, le Programme alimentaire mondial (PAM), le NEPAD, et l'Union africaine, a procédé au lancement du rapport d'études sur le coût de la faim. Cette cérémonie officielle de lancement a eu lieu le mardi 23 juin 2015 à Ouagadougou, devant plusieurs membres du gouvernement et les partenaires techniques et financiers.


Iris Macculi a salué les résultats de cette étude qui met en exergue les conséquences de la sous-alimentation

«L'économie burkinabè perd chaque année près de 409 milliards de F CFA (soit environ 802 millions USD) du fait des effets de la sous-nutrition infantile». Telle est la conclusion alarmante de la dernière étude réalisée au Pays des Hommes intègres courant 2012. Dans ce rapport dénommé Le coût de la faim en Afrique, il ressort que l'impact social et économique de la sous–nutrition chez les enfants fait perdre au pays chaque année beaucoup d'argent en soins de santé, en charges supplémentaires au niveau du système éducatif et en termes de productivité pour la main-d'œuvre. Aussi, le rapport estime que la sous-alimentation des enfants coûte annuellement au Burkina Faso l'équivalent de 7,7% de son produit intérieur brut.

Dei Jean-Charles du PAM a saisi cette cérémonie pour interpeller les autorités burkinabè sur les mesures idoines à adopter pour venir à bout de ce phénomène

Lors de cette cérémonie solennelle de lancement, les intervenants ont tour à tour évoqué les résultats peu reluisants de cette étude. Nikièma Justin, Secrétaire général du ministère de l'Economie et des Finances, Dei Jean Charles, représentant du PAM, Iris Macculi de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, salueront de vive voix le lancement de ce rapport qui, à leurs yeux, met la main sur les effets négatifs de la faim sur l'économie nationale et qui vont au-delà de l'impact observé aux niveaux individuel et communautaire. Pour eux, ces résultats constituent une révélation, pour tous les acteurs impliqués dans la prise des décisions et dans la mise en place des politiques, de prendre conscience que derrière les chiffres impressionnants du PIB, la croissance économique doit toujours être inclusive pour permettre à chaque Burkinabè d'exploiter pleinement ses potentialités.

Des participants au lancement

François Lompo, le ministre de l'Agriculture, président de la cérémonie, tout en abondant dans le même sens, insistera sur la nécessité pour le Burkina Faso, de s'approprier les résultats de ces recherches. Du reste, selon lui, cette étude permet de fournir des informations factuelles pour les décideurs et le public en général et estime l'impact social et économique de la malnutrition infantile et améliore la compréhension des conséquences du phénomène. Apportant son commentaire à ces résultats, François Lompo ajoutera que «l'étude sur le coût de la faim au Burkina Faso confirme l'ampleur des conséquences de la malnutrition sur les plans sanitaire et social mais surtout révèle son impact sur l'économie nationale et renforce la conviction, sur le caractère des interventions qu'il faudra envisager pour lutter contre ce phénomène».

Pour ce faire, il recommande au Burkina Faso de se fixer des objectifs très ambitieux pour la réduction du retard de croissance qui va au-delà d'une réduction relative afin d'établir un objectif absolu de 10%, tel que fixé pour la région de l'Afrique.

W. DAVY

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