En effet, la FAO et l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) estiment qu'il faudra nécessairement une augmentation de 70 à 100 % de la production agricole mondiale d'ici à 2050 pour nourrir la population du globe. Ce besoin alimentaire se répercutera naturellement au Burkina en ce sens qu'à l'horizon 2050 la population burkinabè avoisinerait les 30 millions d'habitants.
Le président du comité d'organisation de cette session du CES, M. Idrissa Nassa, PDG de Coris Banque internationale, souligne qu'« Au Burkina, l'agriculture occupe 87 % de la population active et contribue à 40 % du PIB, mais ne bénéficie pas suffisamment d'accompagnement pour mieux accroître la productivité d'où une nécessité impérieuse de réfléchir sur cette problématique ».
Car selon l'étude menée par la FAO et l'IFPRI en Afrique, aux Caraïbes et Pacifiques, les besoins de financement des entreprises agricoles, investissements publics et privés confondus, sont de l'ordre de 620,4 milliards $US à l'horizon 2050, soit 16 milliards $US/an.
Pourtant, les niveaux actuels de financement se situent à environ 5 milliards US/an, ce qui montre l'ampleur du gap et les efforts attendus de la communauté internationale et des Etats concernés.
Un secteur faiblement soutenu par les banques
Le Burkina est aussi sur la même trajectoire. Car pour la période 2001-2009, le montant des investissements et équipements publics réalisés ou acquis au profit du sous-secteur de l' élevage, se chiffre à 7,85 milliards de F CFA.
Ce qui représente à peine 1 % du montant total du Programme d'investissements publics du pays. Pire, le secteur de l'agriculture et de l'élevage est très faiblement soutenu par les banques.
On estime à seulement 211 milliards F CFA de crédits accordés à des opérateurs de l'agriculture et de l'élevage en 2009, soit 0,03 % du total des crédits accordés à l'économie. Au regard de cette réalité que vit un secteur qualifié de moteur du développement, il va sans dire que le choix du thème de la première session du CES est venu à point nommé.
Le président du CES, M. Paramanga Ernest Yonli a ainsi fait remarquer lors de son allocution d'ouverture que : « la situation actuelle de notre économie qui connaît une croissance soutenue mais insuffisante, peut et doit représenter pour nous une opportunité de promouvoir le développement agricole et rural, en créant dans les meilleurs délais un environnement propice en termes de politiques et de mesures de soutien au secteur agropastoral ».
Cette première session du CES à travers ce thème vise à donner à l'agriculture et à l'élevage burkinabè une attention particulière des banques et des investisseurs privés à s'engager résolument à booster le développement du secteur.
Ceci passe nécessairement par un examen approfondi de la problématique du financement des secteurs productifs en vue de proposer des éléments de stratégies propres à apporter un développement qualitatif à l'agriculture et à l'élevage. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.
Théodore ZOUNGRANA
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Source : L'Hebdomadaire